L’exceptionnel Grand salon est un chef d’œuvre du goût du Second Empire. Pierre Manguin n’y a rien laissé au hasard, et a démontré son extraordinaire maîtrise du décor intérieur.

Vaste et haut de plafond, le grand salon ouvre par cinq baies sur le perron et l’avenue, ménageant un accès direct à l’hôtel. Au plafond, Paul Baudry a peint Le Jour chassant la Nuit, que tous les contemporains ont salué comme une composition magistrale. On y voit Apollon tirant ses flèches vers un putto éteignant sa torche nocturne, tandis que Diane ajuste son voile étoilé, sur fond de nuées célestes. Une opulente couronne de fleurs et de fruits cerne la scène. Une foule de personnages occupent les voussures : scènes mythologiques, muses, et putti accrochant des guirlandes. Les sculpteurs Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Jules Dalou y ont laissé leur marque.

Face aux fenêtres, une monumentale cheminée dominée par le chiffre B et G entrelacés, comporte un grand miroir, devant lequel se réfléchit une somptueuse vasque émaillée. Elle est flanquée de deux allégories féminines , La Musique et l’Harmonie, assises sur la tablette de marbre rouge. Une petite « Danse des Amours » orne le manteau.

Les murs sont rythmés de pilastres cannelés, alternant avec de grands panneaux qui étaient tapissés d’un riche satin de soie, bordé de luxuriantes bordures brochées. Quatre de ces panneaux, aux coins de la pièce, étaient ornés de tableaux représentant des femmes illustres de l’Antiquité et de la Renaissance. Au-dessous, quatre célèbres consoles (conservées dans des collections publiques ou privées), étaient supportées par des atlantes. Elles étaient ajustées au motif des lambris de bois incrustés de lapis-lazuli. Les extrémités de la pièce sont marquées par deux baies monumentales : l’une d’elles abrite un gigantesque miroir, l’autre ouvre sur le Salon de musique adjacent.

Deux portes donnent respectivement sur le salon des Griffons et sur le passage menant à la Grande salle à manger. Elles sont surmontées d’une fleur de tournesol.

Les personnages, tous dénudés, les encadrements fleuris, les arabesques et volutes, les chapiteaux dorés, créent dans ce grand salon une atmosphère érotisée.

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