Chantal Thomass est devenue l’auteur de modes sulfureuses dans les années 80 après avoir été créatrice de collections où les cols Claudine, volontairement exagérés sur des robes courtes, concouraient déjà à façonner un style coquin, espiègle souvent provoquant.
De 1967 à 1975, Chantal Thomass créait avec son mari Bruce, sous le nom de Ter & Bantine des modèles d’une extrême jeunesse dont la fraîcheur et la spontanéité taillés dans le coton blanc ou fleuri allaient de pair avec l’essor du prêt-à-porter et sa démocratisation. Contemporaine de Kenzo mais aussi de Thierry Mugler, elle appartient à cette première génération de créateurs qui succèdent aux stylistes et qui ne se reconnaissent pas dans les industries vieillissantes de la Haute Couture.
(…) Très courtes, en toile de coton de couleurs vives, ketchup ou poussin, imprimées de motifs Cartoon, en toile cirée, à smocks, à fronces, aux manches ballons, les robes de poupées désinvoltes se succèdent avec l’audace de leur jeunesse. Les tabliers à volants, les micro shorts que l’on porte sur des plate-formes contribuent à dessiner, sur un cahier à spirale, une mode super junior, pétrie de bonne humeur et de naturel. « Destinée à des filles qui se veulent drôles et agressives plutôt que réellement élégantes », tel que le résume Vogue.(...) En 1975, Chantal Thomass signe ses créations de son propre nom. L’année suivante, une ligne de lingerie voit le jour dans des matières raffinées.