Prêt-à-porter printemps-été 1987
A la fin des années 80, Roméo Gigli participe activement au renouvellement de l’image féminine, comprimée alors entre l’allure carénée fondée par T.Mugler ou C.Montana et le paupérisme sublimé des créateurs japonais. Pour un temps, ils sont deux, Sybilla et lui, à mettre un terme à l’esthétique « Power woman » qui sert de pictogramme à la décennie. L’influence du créateur italien qui a créé sa marque en 1983 est à lire dans l’alternance de formes exaltées et une préciosité toute en clair obscur. Issu d’une famille de libraires et d’antiquaires, Roméo Gigli ouvre grande sa porte aux inspirations contraires qu’il fait coexister avec harmonie. De ses voyages nombreux il revient avec le goût immodéré pour les bijoux ethniques et les techniques de coupes ou de broderies traditionnelles, sources pour lui d’inspiration inépuisable. Les matériaux riches et rares qu’il associe au jersey stretch dans des tons éteints ou brûlés définissent une mode picturale, d’une grande poésie. En quelques saisons Roméo Gigli conquit un auditoire de mode qui se repaît de ses silhouettes moyenâgeuses ou Renaissance. D’une grande sensualité, les modèles de Roméo Gigli, tels les passagères raffinées issues d’une encyclopédie de costumes oubliés, font le lien entre plusieurs époques.