Ce parement ou orfroi pourrait avoir orné le vêtement porté par les charitons, laïcs chargés de l’organisation matérielle des enterrements. Il pourrait également s’agir d’un fragment d’orfroi de chape à l’espagnole ou bien constituer un des éléments issus d’une tenture mortuaire.
Il s’agit probablement d’un remontage XIXe provenant d’une broderie plus ancienne, peut-être XVIIe, réappliquée sur un fond de velours et garnis d’une frange en peluche de soie noire. La découpe dans la partie supérieure de la broderie laisse penser que ce décor ornait le dos d’une chasuble.
Réalisée avec la technique de l’or nuée, son état de conservation était extrêmement préoccupant…Les points de soie (permettant à la fois de coucher les fils de métal dorés et argentés et de nuancer le dessin de la broderie) étaient usés et cassés en de nombreux points. Les filés métalliques en conséquence se soulevaient, s’emmêlaient, rendant le décor peu lisible et le montage fragile et difficile à exposer.
À certains endroits une réparation rapide avait été entreprise, à une époque indéterminée, à l’aide d’un fil jaune ; à défaut d’être esthétique, le raccommodage a permis de ralentir la dégradation de la broderie.
En vue de son exposition prochaine la broderie a été restaurée à l’atelier de restauration du MAD.