Pot à oille en argent

Poinçons de Jacques-Nicolas Rœttiers, maître en 1765
1770-1771
Argent
Inv. CAM 252
© MAD, Paris / photo : Jean Tholance

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Cette pièce fait partie d’un ensemble composé d’une terrine, d’une paire de pots à oille et plateaux et de quatre seaux à rafraîchir en argent. Ces pièces portent les poinçons de Jacques-Nicolas Roettiers, reçu maître en 1765, de charge, décharge et maison commune de Paris 1770-1771 et de Saint Petersbourg, 1784. Construits sur le même modèle, la terrine, ovale, et les pots à oilles, ronds, aux récipients cannelés, ceinturés d’une branche de laurier, sont portés par de vigoureuses consoles ornées d’une frise de piastres. Deux couronnes de lauriers font office de poignées. Couverts d’un dôme godronné, ils reposent sur un plateau incurvé où alternent canaux et chutes de feuilles de laurier. Les seaux à rafraîchir sont inspirés de vases antiques. Modelés de godrons et cannelures, ornés d’un rang de perles et d’un tore de lauriers, ils sont ceinturés de festons de lierre, emblème de Bacchus.

Ces éléments font partie d’un service pour soixante personnes commandé à Roettiers père et fils par Catherine II de Russie en 1770 et offert en 1772 à Gregory Orloff. Aux 842 pièces livrées par Roettiers furent ajoutées des pièces copiées par des orfèvres russes et le service atteignit finalement plus de trois mille pièces ! Par son style ample et puissant, le service Orloff est généralement considéré comme une des premières manifestations du néo-classicisme en orfèvrerie. Mais plus que des modèles antiques, Rœttiers tira son inspiration de l’extraordinaire orfèvrerie commandée par Louis XIV, fondue par le roi lui même à la fin de son règne, mais dont le souvenir et le prestige étaient encore très vivaces, à travers de nombreuses représentations. A la mort d’Orloff, en 1783, le service fut racheté à ses héritiers par Catherine II et figura dès lors dans les collections impériales jusqu’à la Révolution d’Octobre. Peu avant 1930, il fut partiellement vendu par le gouvernement soviétique. Moïse de Camondo a acquis ces pièces chez l’antiquaire Helft en 1933.

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