Prêt-à-porter printemps-été 1983, 84 & automne-hiver 1988-89
Originaire de Turin, Popy Moreni a présenté des défilés de mode entre 1979 et 1999, respectant tous un même principe scénique. Saison après saison, un rideau de théâtre occulte un fond de scène d’où émergent les mannequins métamorphosées. Une musique de Nino Rota conclut chaque présentation. Adepte de tous les déguisements auxquelle elles se soumet au gré des cartons d’invitation qui la subliment dans les costumes d’une Reine Christine ou les rayures d’un Picasso, Popy Moreni introduit le faste, le déluré, le baroque dans la mode. Son accessoire est la collerette qu’elle décline dans toutes les matières et les couleurs, la « commedia dell’arte » est son inspiration constante, le cirque son territoire de prédilection.
(…) Pour le printemps été 1983, elle renouvelle l’expression délurée du motif en s’inspirant des « dripping painting » de Jackson Pollok dans lesquels elle coupe les robes, les vestes et les pantalons tachistes.
Au printemps été 1984, elle excelle dans le noir et blanc qui est aussi sa marque de fabrique. Il est l’architecture qui structure une pensée en couleur.
(…) La ligne qu’elle dessine pour l’automne hiver 1988-89 emprunte au clown blanc la taille amincie et les hanches gonflées. Elle décline l’habit de pantomime ou d’arlequin dans toutes les couleurs et dans d’autres formes de robes aux volants généreux. Rubans, velours et collerettes, serpentins à foisons que la créatrice jette sur les dressings achèvent l’orchestration magique d’une mode libre.