La galerie des jouets du Musée des Arts Décoratifs consacre une exposition monographique à la designer tchèque Libuše Niklová. Ces créations, restées peu connues en France, ont bouleversé le jouet traditionnel et ont profondément marqué plusieurs générations d’enfants de son pays. Réalisés en caoutchouc et en plastique à partir des années 1950, ces jouets sont aussi célèbres en République tchèque que le singe italien Zizi de Bruno Munari (1952) ou la girafe française Sophie (1961). Libuše Niklová décline figurines et animaux aux formes douces et simplifiées, en poussant toujours plus loin les innovations techniques propres au matériau . Elle met au point des jouets flexibles qui se tordent et s’étirent à l’envi, et invente tout un répertoire de jouets gonflables aux motifs colorés. Plus de 120 jouets sont réunis et retracent ainsi l’ensemble de la carrière de l’artiste, depuis ses tout premiers projets jusqu’aux objets manufacturés, en passant par la présentation de dessins et de modèles en plâtre.
De renommée internationale, le jouet tchèque s’inscrit dans la tradition du jouet en bois issu du mouvement Artěl, mouvement moderniste d’art appliqué du début du XXe siècle, essentiellement actif à Prague. Après la Seconde Guerre mondiale, le bois est devenu un matériau trop cher à exploiter. C’est l’avènement du jouet en plastique industriel et standardisé que Libuše Niklová va bouleverser.
« Lorsque j’ai dessiné les différents petits animaux, j’avais avant tout à l’esprit l’idée que l’enfant puisse jouer avec le jouet de la façon la plus créative possible »
Libuše Niklová, 1964