La pièce centrale carrée, appelée salon du bois1, est « si clair[e] et d’une homogénéité rare, l’églantier, puis l’olivier, symbole de labeur et de paix, poussent leurs souples ramures sur les portiques, les corniches ou bien enveloppent capricieusement l’entour des vitrines »2. Aux quatre angles se dressaient des vitrines tripartites en platane d’Algérie sculpté présentant des créations de cette fin de siècle. Au centre de salle, sont disposés une grande table et quatre fauteuils reprenant les motifs des boiseries. Pour la réalisation du mobilier, des boiseries et certains vases, Hoentschel s’associe au sculpteur Frédéric Deschamps.
Cette salle est décrite en premier dans le rapport du jury international de la classe 66 sur le bois : « Nous avions à admirer sans réserve un des plus beaux efforts décoratifs de toute l’Exposition universelle, une œuvre d’art vraiment charmante et de plus, d’un goût très français, dans le meilleur sens du mot. Sans pastiche, comme sans affectation du style tourmenté, ce bel ensemble empruntait à la décoration florale sa conception générale. »3 Une tenture en soie fabriquée par Ferdinand Leborgne tapisse l’ensemble des parois. L’une d’elle est occupée en son centre par la monumentale toile d’Albert Besnard, L’Ile heureuse, inspirée de L’Embarquement pour Cythère de Watteau, que plusieurs compareront aux grands maîtres anciens : « les grandes lignes tranquilles du paysage font invinciblement penser aux grandes compositions du Poussin »4.