Les éditeurs restent généralement spécialisés dans des secteurs précis : meuble, siège ou luminaire. Dans le domaine du siège, les créateurs continuent d’explorer les matériaux traditionnels et l’entreprise Rougier permet à Joseph-André Motte, Louis Sognot, Janine Abraham et Dirk Jan Rol de renouveler singulièrement l’usage de ce matériau. Dans le même temps, des maisons spécialisées dans le siège comme Airborne, Steiner ou Roset vont développer chacune des techniques modernes et nouer des liens avec des créateurs différents. Steiner développe, dès le début des années 50, une longue collaboration avec les membres de l’ARP ( Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Michel Mortier). Pierre Guariche utilise la technique nouvelle du contreplaqué moulé pour sa chaise Papyrus ou sa célèbre chaise Tonneau. La chaise Wimpy de Roger Tallon utilise le même matériau mais, démontable, elle est livrée en kit pour être utilisée dans les premiers fast-foods Wimpy.
Avec l’arrivée de la télévision et la démocratisation du coin salon, les chauffeuses et fauteuils bas sont nombreux. Cette typologie inspire à Olivier Mourgue son siège Joker dans un esprit très international. Pierre Guariche en donne, lui, de nombreuses versions. La chauffeuse SG1 pour Témoin vise à standardiser la production en répétant deux éléments identiques. Plus excentriques, les fauteuils de Mathieu Matégot ou de Geneviève Dangles et Claude Defrance rompent avec l’orthogonalité de mise dans ce genre de pièces.
A la fin de la période, l’usage des matériaux synthétiques engendre une révolution des formes et des couleurs, du Tabouret Tam Tam de Henry Massonet au fauteuil Half and Half de Christian Germanaz en passant par la chaise de François Arnal pour l’Atelier A. L’acier inoxydable garde au même moment tout son prestige de « métal noble du meuble contemporain » comme dans le tabouret X de Michel Boyer.