Dès 1895, l’Union centrale pensait remployer le cabinet de l’amateur de l’Exposition universelle de 1900 dans une salle du futur musée : « nous avons choisi au Pavillon de Marsan une salle apte à contenir le cabinet d’amateur après 1900. Cette salle, situé au rez-de-chaussée est éclairée par 3 fenêtres donnant sur le jardin des Tuileries ».1
Après le succès de l’Exposition universelle, elle réitère ce souhait. E. Gagneau annonce à la séance du 21 novembre 1900 : « Je crois que nous pouvons dire que le Pavillon de l’Union Centrale a fait honneur à notre Société. L’ensemble harmonieux de la décoration a fourni un cadre digne d’elles aux collections achetées ou commandées par vous depuis 10 ans et qui méritaient bien d’être mises en valeur. La question se pose donc de savoir s’il convient de conserver cet ensemble qui a valu à notre Société des éloges autorisés et de transporter cette pièce complète dans notre nouveau Musée du Pavillon de Marsan dont les vastes espaces demanderont à être meublés. Nous n’hésiterons pas à dire que cette décision nous paraît nécessaire. Cette salle ainsi reconstituée deviendra la salle du Conseil. Les vitrines contiendraient les objets dont l’achat nous serait proposé, ou les dons soumis à votre approbation. Elle serait ouverte au public sauf pendant vos réunions. Nous laisserons ainsi à nos successeurs un ensemble complet représentant le grand effort fait en 1900. »2
Après quelques crispations financières avec Hoentschel, l’Ucad, qui avait acheté avant l’exposition de Saint-Louis les vitrines d’angle, la table et les quatre fauteuils du salon du bois, récupère finalement l’ensemble des boiseries, et commande une nouvelle vitrine à Hoentschel. Ce dernier offre au musée les deux portiques rythmant ainsi cette longue pièce rectangulaire.
La pièce centrale dite le salon du bois créée par Hoentschel pour le pavillon de l’Ucad en 1900 est ainsi reconstituée dans une version rectangulaire au premier étage du pavillon de Marsan, nécessitant quelques modifications pour les vitrines. « Ces séries installées dans la salle que M. Georges Hoentschel avait composée en 1900 pour l’exposition de l’Union et qui, après avoir figuré à Saint-Louis, a été remontée au pavillon de Marsan, offrent un ensemble très complet et tel qu’aucun autre musée ne saurait en présenter de semblable ».3
Dans la première moitié du XXe siècle, le salon du bois présente aux visiteurs des meubles et des sculptures dédiés à l’Art nouveau. Il a été restauré à l’occasion de la réouverture du Musée des Arts Décoratifs en 2006. L’accrochage des vitrines a été revu en 2020 à l’occasion de l’exposition « Luxes » organisée dans la nef du musée du 15 octobre 2020 au 2 mai 2021.