Le fourneau n’est pas placé contre un mur, comme cela arrive le plus souvent dans les grandes maisons de l’époque, mais au milieu de la pièce, à l’instar de ce qui se fait dans les grands restaurants. Cette disposition rend beaucoup plus rationnel et facile le travail des cuisiniers, mais elle interdit l’évacuation directe des fumées par un conduit encastré dans un mur. Ici les fumées sont contraintes à plonger sous le sol pour remonter par une grande gaine placée contre la façade dans la pièce à côté.
Ces gaz de combustion sont produits par deux petits foyers placés en symétrie, comme si deux fourneaux semblables - deux fourneaux conçus comme ceux placés contre un mur - étaient placés dos à dos. Les gaz produits par chaque foyer communiquent leur chaleur à deux fours placés de part et d’autre, autour desquels ils sont amenés à circuler. En partie refroidis, ils passent ensuite autour d’une étuve avant de plonger sous le sol. Des portes manœuvrables de l’extérieur permettent de moduler la température de ces étuves en réduisant le nombre de faces soumises à la chaleur. De même, les plaques placées sur le dessus du fourneaux permettent de poser les casseroles sur des points plus ou moins chauds selon l’éloignement du foyer. Juste au-dessus de celui-ci, des cercles concentriques peuvent se retirer pour ajouter du charbon ou pour mettre un ustensile directement en contact avec la source de chaleur.
Le fourneau porte la date de 1912 et la marque Cubain. Il est présenté dans les catalogues de cette maison comme un modèle de base pour un château ou une grande maison. Il est fabriqué en tôle bleuie et en acier poli, avec des parois de briques près du foyer pour une diffusion plus égale de la chaleur et une plus grande longévité des parties métalliques.