« Remarquable par la sobriété de sa décoration »1, et éloignée du néo-Renaissance dont Fourdinois avait habitué le public, cette bibliothèque dite de style grec présentée à l’Exposition universelle de 1855, se compose d’une partie basse à trois vantaux pleins et de longues portes vitrées en partie haute. La partie centrale est légèrement en saillie. Issus du répertoire antique, des pilastres puis des colonnes cannelées à chapiteau viennent rythmer l’ensemble.
À l’opposé de la polychromie de la cheminée monumentale qu’il présente à la même exposition, cette bibliothèque en ébène propose des ornements discrets. Des frises en marqueterie de cuivre et d’étain au motif de palmettes courent sous l’entablement alors qu’une frise de grecques borde les portes basses. Enfin des émaux en grisaille d’Alfred Thompson Gobert sont placés au centre des portes. Fourdinois crée la surprise : « Jusqu’à présent, nous avions cru que la sculpture seule était la spécialité de sa maison ; nous nous étions trompé [sic], et grande a été notre surprise en voyant son meuble destiné à recevoir des objets précieux. Il est en bois de poirier teint en noir, avec sculptures, partie en relief, partie en creux et ornement mat sur fond verni. Les portes sont ornées d’émaux imités de ceux de limoges. Ce meuble seul suffirait pour soutenir la réputation de l’habile fabricant. L’Exposition, dans la partie des meubles, n’offre rien de plus simple ni de plus distingué tout à la fois.”2 Fourdinois fils l’expose à son tour à l’Exposition universelle de 1878 à Paris, mais les journalistes oublient désormais de mentionner le nom du père.3Présentée à l’exposition de l’Union centrale des arts décoratifs de 1882, elle est ensuite achetée 5010 Francs par le musée à la vente d’Henri-Auguste Fourdinois en 1887.