Alexandre-Georges se forme dans l’une des principales maisons d’ébénisterie de France, « d’un caractère sérieux, il fut bientôt, malgré sa jeunesse, appelé à diriger l’atelier des sculpteurs de la maison Jacob-Desmalter »1. Il débute avec François-Honoré Jacob-Desmalter, mais ce dernier quittant son poste de directeur de la maison en 1824, Fourdinois travaille par la suite avec le fils Jacob-Desmalter, Georges-Alphonse.
Puis, il s’associe en 1835 avec Jules Fossey, qui a auparavant œuvré en Angleterre chez Crace. Les deux artistes semblent se compléter dans leur façon de travailler, “quand un artiste habile, ayant assez de goût pour concevoir et assez de talent pour exécuter, offre son concours à l’industrie, il devient pour elle un instrument précieux, car il peut tout à la fois interpréter la pensée par le dessin et l’exécuter par le ciseau. C’est l’histoire de MM. Fourdinois et Fossey, qui ont mis pendant longtemps leur intelligence d’artiste au service de la fabrique d’ébénisterie.”2 Face à d’autres grandes maisons d’ébénisterie de l’époque, telles que Grohé, Bellangé, Ringuet-Leprince, Wassmuss, l’association Fourdinois et Fossey rencontre ses premiers succès avec une médaille d’argent à l’Exposition des produits de l’industrie de 1844, par la présentation d’un buffet-dressoir de style Renaissance.
Par la suite, des commanditaires prestigieux font appel à eux comme Louis-Philippe, avec notamment la livraison d’un buffet et de vingt-quatre chaises de style Louis XIII, cher au roi des Français, ou des fauteuils livrés en 1845 pour le grand salon de l’appartement du duc et de la duchesse de Nemours au Palais des Tuileries.
L’association Fourdinois et Fossey prend fin en 1848, chacun débutant désormais une carrière individuelle. À l’Exposition des produits de l’industrie de 1849, alors que Fossey obtient une médaille d’or dans la section “Ébénisterie d’art”, Fourdinois obtient un « rappel » de médaille d’argent dans la section “Meubles d’utilité et à système, objets d’ameublement”3. La participation d’Alexandre-Georges Fourdinois aux expositions universelles marque un tournant décisif pour la maison. Lieu privilégié d’émulation artistique, autant qu’outil de stratégie commerciale, les expositions universelles permettent d’accroître la visibilité par la reconnaissance de la critique qui engendre d’importantes commandes. À la première Exposition universelle, organisée à Londres en 1851, il présente un buffet monumental de style Renaissance4, qui donne une part considérable à la sculpture en ronde-bosse, et remporte the Council Medal (la grande médaille).
En plus de ses succès aux expositions universelles, Alexandre-Georges s’est vu confier, entre 1850 et 1852, l’exécution du mobilier de certaines salles du musée du Louvre d’après les dessins de Félix Duban alors architecte du Louvre. Il reçoit également 15 100 Francs pour l’ameublement des appartements de la reine à Saint-Cloud, aménagement fait à l’occasion du voyage officiel de la reine Victoria en France en 1855. L’ensemble comprend une psyché5, un lit à baldaquin et le mobilier destiné au prince Albert.
La passation de relais entre le père et le fils est peu lisible. Il est généralement admis que le fils rejoint la maison Fourdinois en 1860 à son retour d’Angleterre, puisqu’ils participent ensemble à l’Exposition de 1862, le père présente sa cheminée et Henri-Auguste un cabinet à deux corps en ébène.