Le Musée des Arts Décoratifs propose un regard contemporain sur l’objet marocain du quotidien. Neuf artistes mettent en scène des accumulations d’objets dans le but de montrer l’évolution des formes, des décors et des matériaux utilisés par les artisans locaux.
La création artisanale
Les objets traditionnels qui accompagnent les modes de vie de la population marocaine se sont modifiés avec le temps au contact de la culture occidentale, et proposent désormais des formes nouvelles, des usages inédits : un matériau se substitue à un autre, un motif se libère d’un signe, une fonction nouvelle se crée.
« Ce sont ces migrations, ces glissements, ces écarts sensibles que l’exposition met à jour. Elle révèle les empreintes des autres cultures, des savoirs oubliés, de nouveaux symboles ». Ces objets hybrides, véritables témoins d’une culture, sont confrontés à leurs archétypes conservés dans les réserves du Musée des Arts Décoratifs de Paris. Le musée devient ainsi un lieu fédérateur et prospectif, de rencontres, de savoirs et d’énergies.
Une expérience muséographique originale
Une collaboration inédite a permis la mise en place de cette exposition. En effet, l’équipe de l’exposition dirigée par Jean-Louis Froment s’est unie à un groupe d’étudiants de l’école des Beaux-Arts de Tétouan, qui ont exploré les moindres recoins du Maroc à la recherche d’objets, témoins du propos de l’exposition. Ces « exploreurs » véritables archéologues du présent repèrent, enregistrent, collectent, commentent, font commenter les objets sélectionnés, ils recueillent ainsi une documentation exceptionnelle sur le sujet. Plus de quatre mille objets sélectionnés témoignent de la richesse de ce patrimoine, de son évolution au fil du temps et de la confrontation avec d’autres cultures.
Une scénographie adaptée
Neuf artistes d’horizons différents apportent à cette présentation sérielle un regard contemporain. Mounir Fatmi, Hicham Benohoud, Safaâ Erruas, Jason Karaindros et Jakob Gautel, Faouzi Laatiris, Younes Rahmoun, Batoul S’himi, Jean-Paul Thibeau abordent l’objet ou la série par deux voies distinctes : celle de l’usage quotidien et celle des mythologies personnelles et collectives liées à l’objet.