Fauteuil de lecture

Pierre Legrain (1888-1929)
Paris, vers 1925-1928
Placage d’acajou satiné et ronceux, métal argenté, cuir tressé
H. 115 ; l. 59 ; pr. 45 cm
Don Jean Édouard Dubrujeaud, en souvenir de Jacques Doucet, 1958
Inv. 38148 A-B
© MAD

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Ce fauteuil est l’un des nombreux meubles réalisés par Pierre Legrain entre 1916 et 1929, pour le couturier et collectionneur Jacques Doucet, qui se fit aménager une nouvelle demeure à chaque étape de sa vie et à chaque collection réunie. En 1912, après avoir vendu ses collections du XVIIIe siècle, Doucet emménagea avenue du Bois à Paris, dans un appartement décoré par Paul Iribe, avec des meubles d’Iribe, d’André Groult et, déjà, de Legrain. En 1928, il installa ses collections de peinture contemporaine et d’art africain dans une dépendance de l’hôtel particulier de sa femme, situé rue Saint-James à Neuilly. L’architecte Paul Ruaud transforma l’aile sur la rue en un appartement – le « studio » – comprenant un vestibule, une grande galerie et un cabinet d’Orient. Le studio communiquait par un couloir latéral avec les appartements privés du collectionneur, situés dans l’hôtel. Ce fauteuil de lecture faisait sûrement partie de l’ameublement des appartements privés car il n’apparaît pas sur les photographies anciennes représentant l’intérieur du studio. Legrain trouva dans le mobilier africain une source d’inspiration importante. Il a dessiné de nombreux sièges, notamment des tabourets curules, inspirés des objets rapportés des colonies françaises d’Afrique – Sénégal, Côte-d’Ivoire, Dahomey et Gabon –, qui furent exposés à plusieurs reprises à Paris. Ce fauteuil, qui reprend la structure des chaises des bergers Senufo de Côte-d’Ivoire, en est un bon exemple. Il est agrémenté de panneaux servant d’accoudoirs, d’une assise et d’un dossier en cuir tressé, ainsi que d’une lampe incorporée dans la partie supérieure du dossier – autant de détails soignés qui montrent les préoccupations pratiques de Legrain. En 1919 eut lieu une « Exposition d’art nègre et d’art océanien » et, en 1923, une « Exposition de l’art indigène des colonies françaises » se tint au pavillon de Marsan du palais du Louvre, deux manifestations auxquelles les meilleurs clients et mécènes de Pierre Legrain, Jacques Doucet et Jeanne Tachard, participèrent par le prêt de leurs collections d’art africain.

É. P.

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