Depuis sa première collection présentée à Paris en 1986, le créateur autrichien Helmut Lang a renouvelé l’approche de l’ornement vestimentaire. Il atteint « le point extrême du minimalisme » (Journal du textile du 12 novembre 1990). Ses parures tiennent à un équilibre de pleins et de vides (par le jeu des découpes et des ajours), et expriment d’autres oppositions de sens : « Chez lui, il y a un blanc pour chaque noir, une chemise en polyester pour chaque manteau de cachemire. » (Vogue, août 1997). Helmut Lang choisit New York en 1997 pour présenter ses collections. C’est là que ce puriste renoue finalement avec une expression de fantaisie : ses « holster » (t-shirt réduit à des encolures passées en bandoulière), sont par exemple des détails empruntés au street wear contemporain, qui, découpés et amplifiés, sont plaqués sur la silhouette comme de purs ornements. Ce don compose un panorama créatif permettant de suivre la recherche d’un chef de file de la mode contemporaine situé dans la lignée de Madeleine Vionnet.
Eric Pujalet-Plaà