Sébastien-Charles Giraud (1819-1892), Tableau « La Véranda de la princesse Mathilde dans l’hôtel de la rue de Courcelles », Paris, 1864
Huile sur bois
Achat, 1950
Inv. 36323
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance
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La princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, est l’une des figures les plus importantes de la vie mondaine sous le Second Empire. Après un mariage malheureux avec le richissime prince Demidoff, elle s’était fixée à Paris. Menant grand train, elle recevait dans les salons de son luxueux hôtel particulier, rue de Courcelles, tout ce qui comptait alors comme intellectuels, hommes politiques ou artistes. Nombreux sont ceux qui ont rendu hommage à sa personnalité généreuse, comme Flaubert, les frères Goncourt, Sainte-Beuve ou Renan.
Les vues de son intérieur peintes par Charles Giraud restituent avec beaucoup de minutie le cadre de vie de la princesse, qui aimait accueillir ses intimes dans sa véranda. Une lumière douce filtre à travers la végétation exotique qui court sur les côtés, et un fouillis de meubles et d’objets hétéroclites occupe le centre de la serre : table, fauteuil Louis XV, guéridon mauresque, vases d’Extrême-Orient, objets précieux de toutes origines. Un ensemble éclectique, très représentatif de l’esprit de l’époque.
La véranda était une pièce très à la mode depuis l’exposition londonienne de 1851, où la verrière du Crystal Palace avait fait sensation. On en trouve l’écho dans le papier peint exposé au mur, dessiné par Edouard Muller pour la manufacture Desfossé, intitulé Jardin d’hiver. Jules Desfossé a beaucoup contribué au renouveau du panoramique, mais il a abandonné la succession de tableaux racontant une histoire au profit de grands paysages et de décors, capables, disait-il, de rivaliser avec la grande peinture.