Historienne de l’art, conservatrice générale du patrimoine, Christine Macel
commence sa carrière au ministère de la Culture, comme Inspectrice
de la création artistique à la Délégation aux Arts Plastiques, avant de
rejoindre le Musée national d’art moderne – Centre de Création industrielle
au Centre Pompidou en 2000, où elle fonde et dirige le service Création
Contemporaine et Prospective.
Elle a été commissaire d’une cinquantaine d’expositions, certaines
monographiques, dédiées à des artistes émergents comme confirmés
(Sophie Calle, Gabriel Orozco, Franz West), d’autres thématiques,
se saisissant des grands enjeux culturels et sociétaux du monde
contemporain (« Airs de Paris, mutations dans la ville et la vie urbaine,
art et design », « Danser sa vie, Art et danse aux XX et XXe siècles »,
« Une histoire, art, architecture, design, des années 80 à nos jours »,
et plus récemment « Elles font l’abstraction »).
Parallèlement, elle déploie et transmet sa vision de ces enjeux dans
de nombreux ouvrages et catalogues, de l’essai Le temps pris publié chez
Flammarion à une récente Anthologie sur la mondialisation (L’art à l’ère
de la globalisation – Modernités et décentrement).
Christine Macel a réalisé de nombreuses expositions à l’international
et en coproduction avec des institutions de premier plan comme le MoMA,
le Whitney Museum of American Art, la Tate Modern, la Whitechapel Gallery,
le Martin Gropius Bau de Berlin, le musée Guggenheim Bilbao, l’IMMA
de Dublin, la Sharjah Art Foundation au Émirats Arabes Unis, ou encore
la Haus der Kunst de Munich.
Dès le début de sa carrière elle développe des expertises sur les scènes
globales, et en particulier sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord
et l’ex-Europe de l’Est.
Elle se révèle comme Directrice artistique de la Biennale d’art de Venise
de 2017 en construisant un projet ambitieux autour
des grands enjeux de l’époque, du point de vue
de l’artiste, de son cheminement mental, de son
rapport au processus, à l’environnement et au
matériau, avec les Pavillons « des artistes et des
livres », « des émotions et des peurs », « du commun »,
« de la terre », « des traditions », « des couleurs », « des
shamans », « Dionysiac », « du temps et de l’infini ».
Pour le Président du conseil d’administration Johannes Huth, « Avec
la nomination de Christine Macel, les Arts Décoratifs écrivent un nouveau
chapitre de leur histoire, toujours à la pointe de leur époque, audacieuse
et profondément interdisciplinaire. Si certaines des œuvres que nous
conservons ou exposons ont traversé les siècles, c’est qu’elles ont encore
beaucoup à nous dire : à nous de porter sur elles un regard éminemment
contemporain, pour partager leur beauté avec tous les publics d’aujourd’hui.
Tel est le projet de Christine Macel, qui nous a enthousiasmé, en grande
cohérence avec la vision stratégique du conseil d’administration
et de la direction générale de l’institution. »
Sylvie Corréard, Directrice générale des Arts Décoratifs, se réjouit
particulièrement de travailler avec cette grande conservatrice : « Première
française à diriger la biennale internationale de Venise il y a cinq ans,
Christine Macel a accompli le parcours le plus remarquable dans l’art
contemporain. Toujours inventives et ouvertes sur les autres arts, les
expositions qu’elle a conçues ont durablement marqué leur temps.
Je me réjouis particulièrement que sa nomination à la tête des musées des
Arts décoratifs permette de renouveler la vision portée depuis l’origine par
cette institution, celle du décloisonnement entre les arts, vision qui est
d’abord celle des créateurs eux-mêmes ».
Christine Macel souligne pour sa part la cohérence de cette
nouvelle mission au sein d’un parcours depuis toujours marqué par
l’interdisciplinarité : « J’ai été passionnée dans mon aventure avec l’art
contemporain par la multiplicité, la porosité et la contamination réciproque
des différents champs de la création. En prenant la direction des musées
des Arts décoratifs, je compte poursuivre et creuser le sillon de cette
réflexion à partir de tous les champs de l‘institution, dans une approche
interdisciplinaire et un dialogue fécond avec l’art, forte de cette conviction :
la main pense. »