Dans les années 80, Yvette Roudy, alors Ministre des Droits de la Femme (de 1981 à 1986, à l’origine de la loi no 83-635 du 13 juillet 1983 dite loi « Roudy » pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui travaillent en entreprise), constate que les filles, alors que leur scolarité dure plus longtemps et qu’elles réussissent mieux au baccalauréat, s’orientent systématiquement toujours vers les mêmes voies.
Une enquête à l’Institut ESOP (Etudes et Sondages d’Opinion Publique) est demandée par la Ministre. Le problème se révèle au moment de choisir une orientation. Aussi, à la question « Quels métiers envisagez-vous pour vos enfants ? », les métiers cités pour les filles sont institutrice, comptable,
secrétaire, hôtesse de l’air ou d’accueil, infirmière, sage-femme, esthéticienne, puéricultrice. Pour les garçons : professeur de gymnastique, informaticien, pilote d’avion, ingénieur, médecin, chirurgien.
Pour la Ministre, les idées évoluent, mais les comportements restent les mêmes. Il faut intervenir entre onze et dix-huit ans, au moment du choix de la carrière future, sur les présupposés des filles, des parents et des enseignants. Pendant les mois d’avril et de mai 1984, sont diffusés des messages publicitaires sur les radios libres, à la télévision et dans la presse des jeunes.
Ce film de 15 secondes réalisé par Jean Becker fait partie de cette campagne dont le message est clair : « À l’école, orientons-nous toutes direction » !