Manufacture d’Aubusson (attr. à), Tapis, vers 1795-1800

H. 625 ; L. 650 cm
Laine et chanvre
Inv. 996.67.1
© Les Arts Décoratifs

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Le Musée des Arts Décoratifs, qui compte plusieurs intérieurs remontés dans ses salles comme autant de period-rooms qui scandent le parcours du visiteur, a souhaité acquérir un tapis destiné à compléter l’admirable ensemble de boiseries provenant de l’hôtel de Serres autrefois place Louis-le-Grand. C’est chose faite grâce à cette pièce, exemple rare d’une production apparue dans les années 1770-1780 sous le nom de tapis ras dont le poil est noué à point plat. Production réservée à une élite, réalisée avant tout dans les ateliers de la manufacture royale de la Savonnerie, le tapis connut un tel engouement au milieu du XVIIIe siècle que pour satisfaire une demande croissante, d’autres manufactures furent autorisées à en tisser. Ce fut le cas de la manufacture d’Aubusson dès 1743 qui régissait une multitude d’ateliers privés placés sous contrôle royal. La manufacture de Beauvais ayant cessé de produire cette technique de tapis après 1792, c’est sans doute à Aubusson que l’on peut attribuer cet exemple. La composition et le répertoire ornemental illustrent l’engouement pour l’antique décliné dans l’emploi des rinceaux, médaillons, camées, griffons et chimères qui prennent place dans une division géométrique de l’espace. Les couleurs, rouge pompéien, vert amande, brun profond sont également révélatrices de cette époque, où se manifestent les premières modes qui triomphèrent sous le Directoire et le Consulat, portées par des artistes comme Dugourc et Bélanger et diffusées plus tard par Percier et Fontaine.

A.F.-C.

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