La philosophie des Lumières est-elle née dans l’Angleterre de Newton, dans l’Allemagne de Leibniz, voire dans la Hollande de Huygens ? Une chose est sûre : elle séduit l’Europe du XVIIIe siècle par sa foi dans le progrès par la science, par son idéal d’égalité et de liberté. Elle connaît dans la France de Voltaire un rayonnement exceptionnel. Les philosophes veulent substituer aux ténèbres du fanatisme les lumières de la raison. L’absolutisme royal est sous le feu des critiques. Dès 1734, Voltaire fait l’éloge des institutions anglaises. En 1748, Montesquieu publie L’Esprit des lois dans lequel il préconise une monarchie fondée sur la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Jean-Jacques Rousseau voit dans le retour à la simplicité naturelle un remède à la corruption des sociétés. Dans Le Contrat social, il rêve d’une cité idéale, juste et légitime. Les Salons littéraires propagent les idées nouvelles.
Reflet d’un rapport neuf de l’homme avec la nature, le jardin paysager à l’anglaise apparaît en Grande-Bretagne au début du siècle. Il se transforme en gagnant la France, l’Italie, l’Allemagne et la Russie après 1760. Inspiré par les tableaux de Claude Lorrain, il est conçu en réaction contre les parterres formels à la française.
Joué à Vienne en 1767, l’opéra Alceste de Gluck annonce l’avènement d’un style musical nouveau, pathétique et grandiose. À Paris, où la musique brillante et raffinée de Rameau a encore toutes les faveurs, cette révolution musicale suscite une légendaire querelle.
Au théâtre, la grâce et l’esprit du siècle s’incarnent dans les intrigues de Marivaux. Les chassés-croisés de ses personnages, leurs vertiges amoureux, leurs inconstances rejoignent les caprices de la rocaille.