Un legs éclectique

Autour de la marquise gravitent des membres du conseil d’administration, donateurs et bienfaiteurs du musée de l’Union centrale des Arts décoratifs, née en 1882 de la fusion de l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie et de la Société du musée des Arts décoratifs : outre son fidèle ami Raoul Duseigneur, elle partage ainsi son amour de l’art avec les collectionneurs Victor Martin Le Roy, Raymond Koechlin, Isaac et Moïse de Camondo ou encore Gustave Dreyfus. L’histoire entre la marquise et l’institution débute en 1893 avec le don d’un étui de cuir italien de la fin du XVe siècle. D’autres suivront de manière régulière entre 1902 et 1923, enrichissant les collections du musée de plus de 240 pièces, caractérisées par leur éclectisme. Parmi elles : un service en porcelaine de Meissen, des céramiques italiennes des XVIIe et XVIIIe siècles, un paravent chinois en laque de Coromandel, des textiles anciens (tapisseries, fragments orientaux, mouchoirs, gants…), ou encore sa remarquable collection de bijoux. Passionnée par les arts du Moyen Âge et de la Renaissance, la marquise ne négligea pas pour autant les courants artistiques de son temps.

Déjeuner solitaire, 1780-1790

Manufacture de Meissen, Déjeuner solitaire, 1780-1790
Coffret couvert de maroquin ; moire et satin gris, galon or ; cuivre ; porcelaine dure, décor peint noir et gris sur couverte, dorure. Don Marquise Arconati Visconti, 1909. Inv. 15782.1-7
© Photo : Les Arts Décoratifs / Jean Tholance

La mode des « portraits en ombre » ou « portraits à la silhouette » du nom du contrôleur général des finances Étienne de Silhouette (1709-1767) apparaît vers 1750. Celui-ci avait voulu rétablir les finances en taxant les privilégiés, et fut raillé pour sa pingrerie et pour le décor à l’économie de son château de Bry-sur-Marne. Le journaliste Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris, publié de 1782 à 1788, écrit : « dès lors tout parut à la silhouette […], les modes portèrent à dessein une empreinte de sécheresse et de mesquinerie […] les portraits furent des visages tirés de profil sur du papier noir, d’après l’ombre de la chandelle sur une feuille de papier blanc. » La réalisation de ces portraits, exigeant plus d’adresse que de talent, s’imposa dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La manufacture de Meissen s’en fit une spécialité, sur celui-ci sont représentés en buste les membres de la famille du commanditaire. Leurs prénoms sont tirés de l’histoire antique.

Tabatière, vers 1765-1770

Johann Christian Neuber (1736-1808), Tabatière, vers 1765-1770
Agate rubanée de Schlottwitz, jaspe sanguin, monture en or. Don Marquise Arconati Visconti, 1916. Inv. 20395
© Photo : Les Arts Décoratifs / Jean Tholance

En offrant cette tabatière au Musée des Arts Décoratifs, la marquise venait enrichir de manière insigne les débuts de la collection d’objets désignés aujourd’hui sous le terme moins poétique d’objets de vitrine, commencée grâce au legs Bertin (1911). Le plus célèbre des orfèvres de Dresde au XVIIIe siècle, Johann Christian Neuber, faisait ainsi son entrée avec un très bel exemplaire de ses marqueteries de pierres dures savamment agencées, imitant ici un motif de vannerie.

Plateau, vers 1900

Clément Massier, Plateau, Golfe Juan, vers 1900
Faïence à lustre métallique, monture en métal. Don Marquise Arconati Visconti, 1916. Inv. 20407
© Photo : Les Arts Décoratifs / Jean Tholance

Initié dès son plus jeune âge à l’art céramique par son père, Clément Massier s’intéressa aux techniques de décor des faïences de la Renaissance. Ses recherches portèrent surtout sur le lustre métallique. Il connut la consécration à l’Exposition universelle de 1889. Il n’est pas surprenant de constater l’intérêt porté par la marquise à cette production en raison de son goût pour les pièces hispano-mauresques à reflets métalliques. En donnant cette pièce au Musée des Arts Décoratifs, elle complétait, l’ensemble de trente pièces de l’artiste entrées dans les collections entre 1884 et 1911.

Assiette du service fleurs et rubans, 1879

Félix Henri Bracquemond, Barluet & Cie de Creil et Montereau, Assiette du service fleurs et rubans, 1879
Faïence fine, décor sous couverte. Don Marquise Arconati Visconti, 1910. Inv.16823.1
© Photo : Les Arts Décoratifs / Jean Tholance

Ce assiette fait partie de l’un des derniers grands services produits d’après les modèles de Félix Bracquemond (1833-1914), intitulé « service fleurs et rubans » se composant de pièces de forme, de douze assiettes plates, douze creuses et douze à dessert dans lesquelles sont introduites en plus des fleurs, des oiseaux. Ce service fut d’abord édité par la manufacture de Creil et Montereau sous la raison sociale Barluet et Cie en 1879 puis repris en porcelaine par Haviland entre 1884 et 1889. La technique d’obtention du décor est particulière, mise au point par Bracquemond qui se passionna pour les arts céramiques, consistant au transfert d’estampes à l’eau-forte et décor d’émaux polychromes sous couverte. Bracquemond porta un soin tout particulier à la disposition du motif décentré de la fleur et dans les volutes des rubans qui montent à l’assaut du marli pour rejoindre le bord chantourné des assiettes. La marquise fit don au musée des douze assiettes plates et des douze à dessert de ce service, manifestant ainsi son intérêt pour la production contemporaine.

Paravent à douze feuilles, XVIIIe siècle

Les petits paravents en laque dite de Coromandel sont assez rares. Comme ceux de grandes dimensions, ils préservent des courants d’air autant que des regards du curieux et structurent l’espace selon un protocole codifié. Ils comportent un nombre pair de feuilles, ici douze. Cette technique de laque apparue vers le milieu du XVIIe siècle, dite kuan cai en chinois, correspond littéralement à de la laque découpée et colorée. Les principaux centres de production de ces laques étaient dans le Honan au sud-ouest de Pékin et au sud de Shanghai. Toutefois ils tirent leur nom de la côte orientale de l’Inde où les européens avaient leurs principaux comptoirs permettant l’acheminement de ces paravents en occident.

Paravent à douze feuilles, XVIIIe siècle
Chine, Dynastie Qing (1644-1912). Bois laqué. Don marquise Arconati Visconti, 1916. Inv. 20411
© Photo : Les Arts Décoratifs / Jean Tholance
La collection de bijoux de la marquise

Le Musée des Arts Décoratifs conserve la collection la plus importante de bijoux des collections nationales françaises. Lorsque la marquise Arconati Visconti donne en 1916 cinquante-trois de ses bijoux au musée, la collection compte déjà 1109 pièces arrivées par dons ou achats. Sa donation constitue un enrichissement important par sa diversité, permettant l’entrée de bijoux indiens et chinois, de bijoux des XVe, XVIe et XVIIIe siècles tout comme des créations les plus novatrices imaginées par René Lalique.

La marquise aimait à porter ses bijoux, aussi fit-elle faire à ses deux bijoutiers de prédilection que furent Lucien Falize et René Lalique des montures adaptant ceux-ci à un usage régulier. Comme elle, ils admiraient les bijoux de la Renaissance et leurs parures portent la marque de cet intérêt, tout en annonçant l’Art nouveau.

À d’autres, tels Alfred André, Deraisme et Uldry, ou Jules Debut et Léon Coulon, elle commanda des bijoux historicisants, certains portent ses initiales MAV, ou seulement AV, d’autres sont ornés de la guivre, animal fantastique dévorant un enfant faisant partie des armes de la famille Arconati Visconti.

Ce don, fait après le décès de Raoul Duseigneur, marque une forme de mise en retrait de la marquise. Elle quitte son hôtel particulier de la rue Barbet-de-Jouy pour se retirer dans un appartement plus modeste avenue Elysées-Reclus. Il fut suivi à sa mort en 1923 du legs de douze bijoux plus intimes, notamment les alliances de son mariage avec le marquis Giammartino en 1873, ses montres, un pendentif en onyx renfermant une photographie de Raoul Duseigneur et surtout un pendentif espagnol représentant l’Assomption de la Vierge (sans doute offert par Raoul Duseigneur, passionné d’art espagnol).

Broche « Algues »
René Lalique (1860-1945). France, 1898-1900. Or fondu et repercé en deux parties (revers vissé), émail translucide à jour pour fond, émail translucide avec paillons argent sur or, saphir taille cabochon monté à jour. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20367
© Les Arts Décoratifs Paris / Photo : Jean Tholance © Adagp⁠

Broche « Algues »

La marquise fut une cliente assidue de René Lalique qui avait débuté son apprentissage auprès de Louis Aucoc et travaillé pour Fouquet, Boucheron, Cartier avant de créer sa propre joaillerie en 1885. Utilisant des matériaux alors peu usités dans la bijouterie de son temps, s’affranchissant des codes traditionnels de celle-ci, il s’inscrit dans le courant de l’Art nouveau.

Bracelet « Ouroboros »
France, XIXe siècle. Or massif. Don marquise Arconati Visconti, 1925, inv. 23990
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Bracelet « Ouroboros »

Cet étonnant bracelet fait partie des bijoux que la marquise conserva jusqu’à son décès. Son auteur n’a pas été identifié. Le thème du serpent qui se mord la queue, présent dans la Chine antique, dans l’Égypte pharaonique et chez les Grecs anciens (appelé Ouroboros), symbolise le temps cyclique et l’éternel recommencement. Au début du XIXe siècle, il devient le signe de l’amour éternel dans la bijouterie sentimentale.

Collier « Serpent »
Jules Debut, Léon Coulon. Paris, 1879-1890. Or, diamants taille brillant pour les yeux. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20386
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Collier « Serpent »

Ce collier est constitué de cinq parties séparables pouvant se combiner pour former un bracelet, un collier ou une ceinture, selon le besoin et l’humeur de celle qui s’en paraît. Le motif du serpent est utilisé dans la bijouterie depuis l’Antiquité et est très apprécié au XIXe siècle en Europe. Ce collier est constitué de larges anneaux fixés les uns aux autres par des crochets intérieurs qui confèrent à l’ensemble une grande souplesse. La forme et la structure du bijou sont en parfaite adéquation avec le motif sinueux et souple du serpent également considéré comme symbole de volupté.

Pendentif boîte à mouches
Saxe, XVIIIe siècle. Or, porcelaine dure, diamant taille rose, agate. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20347
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance _

Pendentif boîte à mouches

Parmi les centres d’intérêt de la marquise le XVIIIe siècle occupe une place importante, plusieurs bijoux en témoignent. L’originalité de celui-ci réside dans cette petite boîte à mouches conçue en Saxe au XVIIIe siècle formant pendentif. Le visage est en porcelaine dure, les yeux en diamant taille rose et le revers, formant couvercle, en agate.

Boucle de ceinture
Chine, XVIIIe siècle, règne de Qianlong (1736-1796). Turquoises gravées, bronze doré. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20349
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Boucle de ceinture

Ce bijou chinois de l’époque du règne de l’empereur Qianlong (1736-1796) fut acquis par la marquise à une époque où les bijoux chinois étaient absolument ignorés. En eut-elle l’usage comme nombre de ceux qu’elle donna puis légua au musée ou bien faisait-il partie des quelques objets asiatiques qu’elle collectionna comme plusieurs amateurs de son temps ?

Bouton
Inde, XVIIIe siècle. Or, émeraude, rubis, jade. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20351
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Bouton

L’Inde, partie de l’empire britannique, fut largement représentée dans les Expositions universelles de la seconde moitié du XIXe siècle, de même que les Indes françaises. L’orfèvrerie et la bijouterie indiennes contemporaines, héritières des arts décoratifs de la dynastie moghole, suscitèrent alors une grande admiration. En 1885, le musée des Arts décoratifs achetait à la vente Castellani, à Rome, un lot de plus d’une centaine de bijoux indiens de la première moitié du XIXe siècle, bijoux qui furent complétés par trois autres pièces léguées par Jeanne Namur en 1915 et deux données par la marquise en 1916.

Boucle de ceinture
Inde, XVIIIe siècle. Or, rubis, jade. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20352
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Boucle de ceinture

Cette boucle de ceinture en jade, sculptée d’un motif à triple festons à l’intersection duquel est enchâssé un rubis cerclé d’or fait partie des deux bijoux indiens donnés par la marquise en 1916, bijoux venant opportunément enrichir de pièces du XVIIIe siècle le fonds de bijoux indiens du musée.

Enseigne de chapeau « Olofernes »
Pierre Reymond (1513-1584). France, vers 1540. Grisaille sur fond noir, rehauts d’or, contre-émail en fondant ; cadre d’origine à motif cordé en argent doré. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20354
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Enseigne de chapeau « Olofernes »

Ce bijou est l’une des rares enseignes – ornement cousu sur le chapeau – conservées dans son intégralité (émail, monture, anneaux) pour le XVIe siècle. Très en vogue sous François Ier, il est plus rare d’en trouver, émaillé sous cette forme, dans la seconde partie du XVIe siècle. Sa monture formée d’un motif de corde torsadée alternant avec un ruban plat se retrouve sur plusieurs enseignes reproduites sur des portraits peints au XVIe siècle. L’émail est l’œuvre de Pierre Reymond, émailleur actif à Limoges entre 1537 et 1584, il représente Holopherne, homme lige de Nabuchodonosor tué par la célèbre Judith.

Pendentif médaillon avec miniature
Espagne, XVIIIe siècle. Lapis-lazuli, or, verre, soie, émail peint, verre. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20393
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Pendentif médaillon avec miniature

La forme de ce médaillon en lapis lazuli, avec ses quatre ornements d’applique en or émaillé sur le pourtour, correspond à des montures datées du XVIe siècle et se retrouve exactement semblable dans des pendentifs en or conservés dans d’autres collections (New York, Hispanic Society of America, Baltimore, Londres, Victoria and Albert Museum). En revanche la miniature qu’il contient est dix-huitième. Les bijoux anciens étaient souvent réparés, complétés et réutilisés. Celui-ci est le seul connu en lapis-lazuli, une pierre dure et opaque comme l’agate. Avec ce bijou, la marquise alliait deux de ses domaines de prédilection : la renaissance et le XVIIIe siècle.

Pendentif « saint François d’Assise » et « Assomption de la Vierge »
Espagne, début du XVIIIe siècle. Or, cristal, peinture sous verre. Legs marquise Arconati Visconti, 1925, inv. 23982
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Pendentif "saint François d’Assise" et "Assomption de la Vierge"

Ce pendentif aux formes rocailles présente une monture en or repercé formée de rinceaux et de coquilles. Il contient deux scènes religieuses, recto et verso, représentées en peinture sous cristal de roche. Cette technique dite « fixé sous verre » est connue depuis l’Antiquité. L’Assomption de la Vierge de style baroque et la représentation de saint François d’Assise, plus sombre, sont peintes au revers de deux plaques différentes réunies par la monture rocaille. Cette technique, très utilisée dans les bijoux religieux, était quelquefois associée à des décors de feuilles d’or églomisé. Ce bijou fait partie de ceux que la marquise conserva jusqu’à son décès.

Peigne monogrammé
Lucien Falize (1839-1897), France, 1880-1890. Or, émail cloisonné, écaille. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20375
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Peigne monogrammé

Plusieurs bijoux de la marquise portent son monogramme avec ses initiales et plus particulièrement les lettres MAV, la lettre M pouvant correspondre à son premier nom Marie ou à son titre de marquise. Il en est ainsi du bracelet en argent niellé, du collier de chien de la parure Renaissance, du pendentif avec monture du XVIe siècle, de sa montre et de son face-à-main en écaille. Deux broches en émail portent les armes héraldiques des Arconati Visconti de Milan, la guivre, accompagnée des initiales de la marquise pour l’une d’entre elles.

Collier avec médaille de Charles Quint et Marguerite d’Autriche
Paris, XIXe siècle. Or, émail sur or, rubis, diamants, perles. Don marquise Arconati Visconti 1916, inv. 20392
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

Collier avec médaille de Charles Quint et Marguerite d’Autriche

Ce collier est composé de vingt-sept éléments formés de volutes et de nœuds découpés à jour et émaillés. Il porte, suspendue par trois chaînes, une médaille de Charles Quint et de Marguerite d’Autriche. La marquise l’a acquis en tant que bijou de la Renaissance à la célèbre vente de Frédéric Spitzer en 1893 (n°75 du catalogue), vente qui marque les débuts de la marquise comme collectionneuse. L’enthousiasme manifesté par les collectionneurs du XIXe siècle pour les bijoux de la Renaissance avait favorisé une production de faux.

Broche tête de femme, serpent et aile
René Lalique (1860-1945), Paris, vers 1897. Or ciselé et gravé, émail opaque et translucide sur or, perle fine, tête de femme sculptée dans un calcaire beige monté à jour. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20371
© Les Arts Décoratifs Paris / Photo : Jean Tholance © Adagp

Broche tête de femme, serpent et aile

Cette broche formée d’une tête de femme entourée de ses cheveux, d’un serpent et d’une aile d’oiseau, présente un caractère presque fantastique. Plutôt qu’une influence médiévale ou Renaissance, Lalique dévoile dans cette pièce son intérêt pour les bijoux antiques égyptiens dont il s’inspire ici. La forme, les jeux de matière qu’il y introduit annonce le bijou Art nouveau.

Parure Renaissance

Cette parure Renaissance comprend un collier de chien, une ceinture, huit aiguillettes et cinq broches. La présence de perles fines en pendant sur de nombreux bijoux de René Lalique marque son tribut et son admiration pour la bijouterie Renaissance. Il partage cet intérêt avec la marquise Arconati Visconti qui fut l’une de ses premières mécènes. La marquise ne possédait pas moins de seize bijoux créés par René Lalique, inspirés de la Renaissance ou de la période médiévale.

Les ferrets d’aiguillette ornés d’émail et de perles de cette parure néo-Renaissance évoquent, par leur caractère plus précieux que fonctionnel, les ferrets (éléments métalliques fixés à l’extrémité des lacets). Ceux-ci étaient sans doute destinés à refermer les crevés des manches d’une robe de goût historiciste conçue pour un bal ou une mascarade, comme la marquise aimait à se parer.

  • Plaque de collier de chien au chiffre « M.A.V »
    René Lalique (1860-1945), France, vers 1897. Or ciselé, émail sur or, perles, collier de chien en velours noir. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20369
    © Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance
  • Huit aiguillettes
    René Lalique (1860-1945), France, vers 1897. Or, émail vert sur or, perles fines, coton gros grain. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20382
    © Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance
  • Broche, parure Renaissance
    René Lalique (1860-1945), France, vers 1897. Or fondu ciselé, émail opaque sur or, deux perles baroques, trois diamants taille brillant ancienne. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20385
    © Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance
  • Ceinture, parure Renaissance
    René Lalique (1860-1945), France, vers 1897. Or, émail sur or, diamants taille brillant, gros-grain noir, soufflures de perles, médaille antique en argent. Don marquise Arconati Visconti, 1916, inv. 20365.A
    © Les Arts Décoratifs / photo : Laurent Sully Jaulmes

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