Né en 1938, Michel Quarez débute sa formation aux Beaux-Arts de Bordeaux où il découvre les grands noms de l’affiche polonaise parmi lesquels Tomaszewski, Lenica et Cieslewicz notamment. À Paris, il poursuit ses études à l’EnsAD et obtient une bourse qui lui permet de partir à Varsovie où il entre chez Tomaszewski, affichiste incontournable pour cette génération d’artistes. De retour en 1962, il travaille pour l’agence de publicité Snip (Société nouvelle d’information publicitaire) puis part vivre à New York, c’est le New York de Fluxus et d’Andy Warhol. Il créé plusieurs bandes dessinées à la demande d’agences et de magazines, s’intéresse à la physique des couleurs tout en affirmant son goût pour la quadrichromie et multiplie les collaborations artistiques des deux côtés de l’Atlantique. En 1976, il travaille avec Grapus, collectif grâce auquel il revient à l’affiche, se rapproche du PCF, tisse des liens étroits avec la Seine Saint-Denis où il s’installe et s’initie, début 1980, au traitement de l’image par ordinateur et à la pratique de la palette graphique avec la Graph’8 ou la Silver de Graaf.
C’est avec ces outils qu’il dessine les affiches de la Journée de la poésie et du Salon International de l’Architecture sur laquelle le John Wayne de Rio Bravo porte un té, attribut de l’architecte. Pour Quarez, il n’est pas question d’ébarber les pixels ni de lisser les trames, c’est l’esthétique de la nouveauté. Grace à leur mise en page réduite à l’essentiel, à leur illustration efficace et à l’usage de couleurs brutes, parfois fluos et, le plus souvent, au recours à la sérigraphie, Quarez confère à ses affiches saisissantes une force et une vitalité remarquables. Qu’il s’agisse de représenter la jeunesse des banlieues, de défendre une conviction avec Go Home pour le retrait des troupes américaines d’Irak, un engagement politique ou encore de signaler un événement culturel, elles donnent un relief vigoureux au message qu’elles portent dans l’espace public.