Du parrainage des ateliers de mutilés de guerre « aux écoles » de la rue Beethoven, l’UCAD actrice de la formation professionnelle

18 mars 2022, 14h30-17h

ASSISTER À LA JOURNÉE D’ÉTUDES

• En présentiel : entrée libre sur inscription > https://billetterie.madparis.fr/activite/2600/
• Via Teams, en tant qu’auditeur, sur inscription. Un lien vous sera transmis pour vous connecter.

L’atelier des mutilés de guerre à Paris  : le jouet de France
Par Évelyne Possémé, conservateure générale, Musée des Arts Décoratifs

Le Musée des Arts Décoratifs conserve dans ces collections de nombreux jouets et meubles rattachés à la production de l’« Atelier des Soldats mutilés de la guerre » commercialisée sous la marque « Le jouet de France ». Créée en 1915, sur une idée du sculpteur animalier Gaston Le Bourgeois et avec le soutien de l’Union centrale des Arts décoratifs et de son président François Carnot, sous la forme d’une société anonyme au capital de 500 000 francs, l’entreprise est d’abord abritée dans l’hôtel particulier de François Carnot, au 2 et 4 avenue Montespan dans le seizième arrondissement de Paris. Son but est de permettre la réinsertion des soldats mutilés de la guerre de 1914-1918, l’adaptation des machines et des tâches aux différents handicaps des anciens soldats et la renaissance du jouet français. Le sculpteur Gaston Le Bourgeois donne les modèles tandis que le décorateur Henri Rapin et le peintre Gustave-Louis Jaulmes sont les créateurs attitrés de l’atelier de peinture. Lors de son exposition consacrée aux jouets en 1916, l’Union centrale réserve une grande salle aux productions de l’atelier qu’elle parraine. La présentation met en scène les différentes productions : jouets animaliers, différents véhicules, chariots ou fauteuils à bascule en forme de cygne, de coq ou de cheval, mobilier de poupée et mobilier d’enfant. Tous sont réalisés en bois découpé et revêtus de couleurs gaies et vives. En 1925, l’atelier installé à Asnières et constitué autour d’une douzaine de compagnons, prend le nom de Société du Jouet moderne et continue à fabriquer les modèles à succès de l’usine de Puteaux ainsi que de nouveaux produits créés par MM. Hellé et Carlègle. En 1937 des jouets fabriqués par des mutilés de guerre apparaissent encore dans le catalogue du magasin Au Printemps.

À l’exemple de l’atelier de Paris, de nombreuses villes de France vont connaître, pendant la première guerre mondiale, leur propre atelier, souvent présidé par un artiste, ainsi le dessinateur Job pour Bordeaux. Des recherches seraient à conduire pour connaître le devenir de ces différents ateliers constitués dans les principales villes de France, Lyon, Marseille, Toulouse, Rennes, etc.

Extrait de « L’art français moderne. Les jouets de France », bulletin n° 2, septembre 1916

L’école de la rue Beethoven  : d’un Comité, d’une pédagogie, et de 318 boîtes d’archives
Par Bertrand Ehrhart, responsable de la bibliothèque de l’École Camondo

Le projet pédagogique de l’Union centrale des Arts décoratifs (UCAD) est fondateur de l’institution, comme le furent la bibliothèque et le musée. Ce projet est multiple, puisque pas moins de quatre écoles d’arts appliqués ont coexisté au sein de l’UCAD, à la fin des années 1980 : l’École Camondo, le Centre des arts du livre et de l’estampe (CALE), les Ateliers du Carrousel, et, enfin, l’école supérieure de communication visuelle (ESCV). Cette dernière citée a vu son nom évoluer avec sa pédagogie, nous avons consulté les archives conservées à la bibliothèque du MAD - 318 boîtes d’archives - et de l’École Camondo - 21 boîtes d’archives -, pour identifier les sources à même de contribuer à la construction de son histoire. Avant de s’intituler École supérieure de communication visuelle (et de disparaître, en 1989), cette école s’appelait « Cours d’art décoratif » (1897), « École et ateliers d’art du Comité des dames » (1909), « École et atelier d’art pour jeunes filles » (1924) mais on l’appelait alors couramment « École de la rue Beethoven » en référence à son adresse, à l’instar de l’École Camondo en son temps.

Cette intervention se propose de poursuivre, dans la chronologie, l’histoire de l’école de la rue Beethoven, pour prendre la suite du travail de Nathanaëlle Vimar-Tressol présenté dans le cadre de notre séminaire : Les élèves et les enseignants des écoles de l’UCAD de la fin du XIXe siècle à nos jours : faire parler les archives, et du travail de la bibliothèque du MAD, par les voix d’Élise Kerschenbaum, Amélie Tharaud et Guillemette Delaporte : La formation artistique des femmes au sein de l’Union centrale des arts décoratifs (1892-1925).

Cours de dessin, album années 1960, école de la rue Beethoven
Archives de l’UCAD, bibliothèque du MAD, écoles 317

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