1715-1740

La robe de la fin du règne de Louis XIV, persiste sous diverses formes jusque sous Louis XVI comme grand habit, c’est-à-dire vêtement de cérémonie officielle. L’étiquette devenant moins stricte sous la Régence de Philippe d’Orléans, le choix des élégantes se porte pour leur quotidien sur la robe volante ou battante qui apparaît en ce début de XVIIIe siècle. Objet de scandale, en raison de son inspiration issue des tenues d’intérieurs portées dans l’intimité comme la robe de chambre, la robe volante connaît un véritable succès. Portée sur un panier circulaire, cette robe n’est qu’à demi fermée sur le devant laissant voir le corps à baleine. Elle se caractérise par des soieries à grands rapports de dessins, des manches dites en raquette et surtout par des plis dans le dos partant de l’encolure connus aujourd’hui sous le nom de « plis à la Watteau ». Les souliers possèdent un talon haut et très incliné en avant sous Louis XV, de cuir blanc pour les tenues courantes et en soie lorsqu’elles sont portées à la cour, avec des broderies sur l’empeigne.

La garde-robe masculine conserve du règne de Louis XIV, le justaucorps, la veste et la culotte qui prennent le nom d’habit à la française sous le règne de Louis XV. Durant la Régence, le justaucorps se modifie quelque peu par l’élargissement de ses basques par des plis multiples lui donnant une forme juponnée. Les manches ont de grands parements ouverts, arrondis ou droits. D’abord employées pour les vestes, les soieries façonnées à grand rapports de dessin sont progressivement remplacés par des décors brodés. Peu à peu, la perruque masculine perd de son ampleur, change de forme et se simplifie en postiche poudré noué parfois en catogan.

Repères

1715
Mort de Louis XIV

1715-1774
Règne de Louis XV

1715-1723
Régence du duc d’Orléans

1715
La cour quitte Versailles

1719
Création de la Compagnie des Indes

1720
Banqueroute de Law
Jean-Antoine Watteau peint L’enseigne de Gersaint destiné à son ami Edmé-François Gersaint propriétaire d’une galerie d’art

1721
Jean-Sébastien Bach compose les Concertos Brandebourgeois
Montesquieu écrit son roman épistolaire les Lettres persanes

1722
La cour se réinstalle à Versailles

1724
Le Mercure Galant, périodique mensuel relatant divers sujets dont les dernières modes vestimentaires, devient le Mercure de France dédié au Roi

1725
Louis XV épouse Marie Leczinska
Anne Danican Philidor créé « Le Concert spirituel » organisme produisant des séries de concerts publics

1726
Antonio Vivaldi compose Les Quatre saisons interprétées en 1728 au Concert Spirituel à Paris

1730
Marivaux présente sa pièce de théâtre en trois actes Le Jeu de l’amour et du hasard à l’Hôtel de Bourgogne à Paris

1731
Jean-François de Troy peint la Déclaration d’amour

1733
Georg Philipp Telemann compose les trois recueils de Musique de table

1735-1736
Le capitaine de Beaulieu rédige le Rapport sur la manière de fabriquer les toiles peintes dans l’Inde

1735
Jean-Philippe Rameau compose son premier opéra-ballet, Les Indes galantes

1737
Ouverture du Salon de peinture du Louvre

1739
François Boucher peint Le déjeuner

1740-1774

La robe volante disparaît faisant place à la robe à la française. Composée d’un manteau ouvert sur une pièce d’estomac et une jupe assortie, la robe à la française conserve de la mode précédente les « plis à la Watteau » dans le dos ainsi que le panier qui prend une forme ovale. Contrairement à la robe volante, le corsage durant cette période est ajusté sur le devant et sur les côtés. L’ornementation, rapportée tout autour de l’ouverture du manteau et sur la partie visible de la jupe, est faite de bouillonnés variés et de falbalas. Les manches sont dites « en pagode » auxquelles on fixe des engageantes amovibles de dentelle ou de mousseline de coton brodé.

Pour l’homme, l’habit à la française, composé de l’habit, du gilet et de la culotte, perd de son ampleur vers le milieu du XVIIIe siècle. Les pans de devant de l’habit, prennent une coupe oblique vers 1760 et les parements des manches diminuent et se ferment. Le gilet qui se substitue à la veste, se porte plus court que l’habit. A partir de 1745, la culotte passe par-dessus le bas et est ajustée au-dessous des genoux par des jarretières.

1774-1789

La robe à la française qui subsiste tout au long du règne de Louis XVI, prend progressivement la place du grand habit lors des cérémonies officielles et devient alors une tenue d’apparat. La mode féminine a tendance en ce dernier quart du XVIIIe siècle à se simplifier. D’une part les femmes cèdent à l’anglomanie en adoptant la robe–redingote et la robe à l’anglaise apparue à la fin des années 1770. Cette dernière se caractérise par un corsage ajusté dans le dos et baleiné aux coutures. Les formes se diversifient très rapidement et l’on voit apparaître la robe à la polonaise, à la circassienne, à la turque, à la levantine… toutes influencées par un exotisme plus ou moins lointain. Mais l’une des modes les plus scandaleuses est initiée par la reine elle-même. A la recherche de confort et de simplicité, Marie-Antoinette adopte à partir de 1778 une robe chemise de coton blanc qui évoque les pièces de lingerie et se fait représenter dans cette tenue en 1783 par madame Vigée-Lebrun. Le tableau est alors vivement critiqué lors du salon de la même année. Cette fin de siècle voit aussi le développement des marchandes de mode dont l’un des personnages emblématique reste Rose Bertin qui fournissait certaines personnalités de la cour dont Marie-Antoinette. Les femmes complétaient leurs toilettes de coiffures plus extraordinaires les unes que les autres, comme les coiffures à la Belle Poule ou les Poufs au sentiment. Ces extravagances capillaires pouvant atteindre des hauteurs incroyables suscitèrent la verve des caricaturistes.

L’habit à la française, sous Louis XVI, garde sa structure traditionnelle mais prend un caractère plus cérémoniel dans le troisième quart du XVIIIe siècle. Il est alors plus ajusté et les pans de devant glissent vers l’arrière préfigurant l’habit dégagé. Le col est droit et commence à devenir de plus en plus haut. Le gilet adopte quant à lui une forme droite, et perd définitivement ses basques.

1789-1799

La Révolution française eut pour principale conséquence de supprimer les codes vestimentaires de l’Ancien Régime. Cette période voit aussi le développement d’une presse spécialisée en matière de mode.

Le concept de cour ayant disparu, les habits de cérémonie n’ont plus lieu d’être. Les femmes rejettent alors les paniers et le corps à baleines et cèdent totalement à l’anglomanie avec les robes-redingotes et les robes à l’anglaise. L’allure devient alors négligée alors que chaque élément de la garde-robe se voit baptisé d’une dénomination à caractère politique, comme le bonnet à la Bastille. Le seul moyen qu’ont les femmes fortunées pour se distinguer demeure le renouvellement rapide de la mode. Très vite, le modèle antique s’impose en politique comme en mode avec le port d’une robe-tunique blanche, en cotonnade, à manches courtes et à taille haute, portée avec un spencer ou de longues écharpes. Le groupe marginal des Merveilleuses arbore des toilettes extravagantes caractérisées par des robes tuniques beaucoup plus transparentes. Les femmes sont chaussées de petits souliers sans talons. Dès la fin du Directoire, elles se coupent les cheveux courts, «  à la Titus  », et portent des bonnets, des turbans ou des petits chapeaux.

L’habillement masculin, fixé depuis le début du siècle, ne se modifie plus que dans ses détails. On porte indifféremment l’habit étroit, l’habit dégagé, mais aussi, le frac (sorte de justaucorps léger). Le gilet coupé droit est souvent brodé et présente des décors à motifs végétaux ou figurés en relation avec l’actualité. La redingote, longue et étroite, est omniprésente. Les hommes portent des habits de couleurs vives, laissant souvent deviner leurs opinions politiques. Avec la chute de la monarchie en 1792 et l’avènement de la République, le vêtement intéresse les autorités pour sa portée idéologique. Le costume de sans-culotte caractérisé par le pantalon se diffuse, bien que le vêtement classique reste encore porté par les hommes importants, comme le fera Robespierre. Les élégants du Directoire, les Incroyables, comparses des Merveilleuses, affichent des tenues proches de la caricature. Le gilet, court et carré, est porté avec un habit uni. Le cou disparaît totalement sous une épaisse cravate tandis que les coiffures sont dites en « oreilles de chien ». Influence anglaise oblige, les hommes arborent de hautes bottes en ville.

1799-1815

Alors que le Consulat voit un net assagissement de la mode à l’antique, la naissance de l’Empire fait renaître l’étiquette et le costume de cour sous une forme nouvelle, celle de la robe-tunique. Ces robes, longues à taille haute, sont dotées d’une petite traîne qu’elles perdent en 1806. Le décolleté devient alors carré et les étoffes employées ne sont plus exclusivement des tissus légers. En effet, sous l’Empire, Napoléon Ier entreprend de ranimer l’industrie lyonnaise en imposant à la cour les soieries et les velours qui prennent le pas, dès 1808, sur les linons et les mousselines. Les manches des robes, d’abord très courtes à petits ballons, puis arrêtées au coude et boutonnées, peuvent être aussi longues et froncées à la mameluck. Le corset apparaît en 1804, d’abord sous la forme d’une petite brassière en toile, puis plus allongé avec le corset à la Ninon. Rapporté de la campagne d’Egypte par les soldats français en 1798, le châle cachemire devient l’accessoire indispensable, et demeure à la mode durant la majeure partie du XIXe siècle.

Le costume masculin évolue peu et renonce aux extravagances du Directoire en perdant son aspect négligé. Quelques fantaisies se glissent néanmoins sur les gilets, dans le choix des coupes et des matières. On trouve aussi vers 1804, la mode des gilets superposés, jusqu’à quatre fois. L’habit dégagé est le plus porté. Il s’arrête au niveau de la taille, croise au niveau de la poitrine et se termine à l’arrière en deux longs pans. Le pantalon est soit collant, soit très large, mais toujours rentré dans les bottes, tandis qu’on commence à utiliser des bretelles pour le maintenir en place. Pour les hommes, le chapeau haut-de-forme fait son entrée dans les accessoires dévolus à la vie en extérieur.

Repères

1799-1804
Période du Consulat

1799
Napoléon Bonaparte devient premier Consul

1800
Jacques-Louis David peint le Portrait de Mme Récamier
Ouverture du musée des Antiques au Louvre en présence de Napoléon

1801
François-André Boieldieu présente son opéra en un acte Le Calife de Bagdad

Vers 1801
Antoine-Jean-Baron Gros peint Le général Bonaparte au pont d’Arcole 17 novembre 1796

1801
La mécanique Jacquard du nom de son inventeur est présentée pour la première fois à Paris

1802
Vivant Denon publie son Voyage dans la Haute et la Basse Egypte

1803
Bonaparte interdit l’achat de marchandises anglaises

1803-1804
Ludwig van Beethoven compose la Symphonie n°3 en mi bémol majeur dite Héroïque

1804
Promulgation du Code Civil

1804
2 décembre : Sacre de Napoléon Ier

1804-1814
Premier Empire

1805-1813
Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine deviennent architectes du Louvre et du Carrousel

1805-1807
Jacques-Louis David peint Le Sacre de Napoléon

1805
Napoleon Ier devient roi d’Italie

1806
Jean-Arnaud Raymond et Jean-François-Thérèse Chalgrin construisent l’Arc de Triomphe
Blocus continental interdisant l’importation des produits anglais

1807
Ouverture du théâtre des Variétés à Paris
Occupation de l’Espagne par l’armée française

1810
Philippe de Girard invente la machine à filer le lin
Mariage de Napoléon et de Marie-Louise d’Autriche, et naissance de leur fils, le roi de Rome, en 1811
Promulgation du Code Pénal
Mme de Staël se voit interdire son ouvrage De l’Allemagne. Il faut attendre 1813 pour qu’il soit publié

1811-1841
François-René de Chateaubriand rédige son autobiographie Mémoires d’outre tombe

1811
David d’Angers obtient le prix de Rome avec La Mort d’Epaminondas

1812
Théodore Géricault obtient une médaille d’or avec son Officier de chasseurs à cheval
Campagne de Russie

1813-1842
Pierre-Alexandre Vignon réalise le Temple de la Gloire devenue aujourd’hui l’église de la Madeleine

1814
Jean-Auguste-Dominique Ingres peint La Grande Odalisque

1814
Le Sénat proclame la déchéance de Napoléon Ier et fait appel à Louis XVIII

1815-1830

A partir de 1815, on entre dans une période de transition où peu à peu les formes droites des robes prennent de l’ampleur et la taille s’abaisse. A partir de 1821-1822, les transformations des toilettes sont influencées par le retour du goût baroque et l’intérêt pour le néo-gothique. La mode pré-romantique se traduit par un costume féminin dont la taille redescend peu à peu vers sa place naturelle. Les jupes s’évasent et raccourcissent, le dos du corsage s’élargit progressivement, le décolleté s’agrandit, accentuant l’effet d’épaules tombantes, les manches prennent du volume et sont agrémentées de crevés et bouillonnés imitant ainsi les parures de la Renaissance. La vogue des manches « à gigot » est lancée par la duchesse de Berry.

La mode féminine est aux colifichets, comme le fichu canezou, petit corsage en mousseline porté sur la robe.

Les années 1820 voient la garde-robe masculine conserver du premier Empire le gilet, la cravate entourant le cou ainsi que l’habit à la française. L’habit dégagé est à la mode, tout comme la redingote dont la jupe, sous la taille un peu rehaussée, prend la même silhouette conique que celle des femmes. Le pantalon, tantôt collant, tantôt large, est d’une couleur différente, généralement plus claire, que le reste de la tenue. Vers 1825, la taille, à l’instar des femmes, retrouve sa place naturelle alors que les hanches s’arrondissent, tout comme le buste, grâce au port d’un corset. L’homme ne sort pas sans sa canne et son chapeau-claque ou son haut-de-forme.

1830-1845

La taille étranglée des robes est encadrée entre des manches très larges et resserrées aux poignets, tandis que la jupe s’évase en cloche pour laisser voir les chevilles. Pendant la journée, le cou se voile de colifichets, guimpes, canezous, écharpes, qui connaissent un immense succès. A partir de 1835, la jupe s’allonge alors que les manches voient leur ampleur descendre autour du coude pour finalement s’ajuster aux poignets. Les garnitures sont peu nombreuses en dehors des colifichets, toujours portés en abondance. Le Moyen Âge sert dorénavant de référence bien que vers 1840, ce soit le XVIIIe siècle qui suscite l’admiration. Ainsi, le corsage s’allonge et dessine une pointe sur le devant de la jupe, alors que les manches redeviennent tantôt étroites, tantôt bouillonnées. Le châle cachemire connaît une nouvelle vogue en 1840 au point qu’il remplace parfois les manteaux. La coiffure de prédilection est une capote baleinée, en étoffe, qui s’évase autour du visage pour le jour, alors que le soir, les femmes arborent de hautes coiffures dites à la girafe.

Les lignes de la silhouette masculine s’épurent et les vêtements s’ajustent. Les pantalons sont étroits et bien tendus, la cravate est moins haute et le col de la chemise est rabattu par dessus. Une recherche de fantaisie perdure dans la couleur ou le décor des gilets. Pour les hommes, le haut-de-forme s’élargit vers 1840 et se pose sur des cheveux partagés par une raie, en deux masses bouclées à hauteur des oreilles.

1845-1868

Le goût pour le XVIIIe siècle caractérise la majeure partie du Second Empire. Son expression la plus singulière demeure la crinoline de 1845 à 1868, qui serait une interprétation des paniers. Cette dernière doit son nom à l’étoffe tramée de crin dans laquelle elle est réalisée avant qu’en 1856, Auguste Person ne l’arme de cerceaux métalliques reliés les uns aux autres par des cordons dans la crinoline-cage. Généralement ronde, la crinoline atteint son diamètre maximum vers 1858 avant de projeter sa masse vers l’arrière à partir de 1861. Dès 1867, combattue par Worth, elle redevient un modeste tronc de cône dit crinoline empire. Quant aux robes, elles sont dites, à partir de 1845, à transformation, c’est-à-dire qu’elles sont constituées d’au moins deux corsages que l’on peut changer selon les occasions. Le premier peut être porté le jour, le second, pour le soir, se distingue par ses épaules laissées découvertes. On apprécie l’adjonction de volants superposés, de garnitures et les effets de matières, notamment avec la naissance du style dit tapissier. Les teintures, conséquences des progrès de la chimie, sont quant à elles de plus en plus criardes.
Les bottines se dotent à nouveau d’un petit talon vers 1840, en cuir noir, elles sont portées le jour. Les petites ombrelles sont les accessoires les plus prisés lors des promenades en ville.

L’habit masculin ne se modifie pas avant 1847, jusqu’à ce que la redingote raccourcisse et la jaquette apparaisse. L’habit est encore clair pour le jour, beaucoup moins ajusté qu’auparavant, bien qu’une évolution vers l’austérité et la raideur s’affirme à partir de 1860. Le noir, considéré de rigueur pour le soir, s’impose également en ville, en même temps qu’apparaissent plastrons et cols amidonnés. Cet habit est complété par des bottines à boutons pour le jour et des escarpins pour le soir. Le port de moustaches ou de favoris est quasi général.

1868-1889

Le changement de régime politique n’affecte en rien le costume féminin qui perpétue son goût pour le XVIIIe siècle et le style tapissier. La crinoline cède la place à la tournure, omniprésente durant toute la période. Cette dernière prend vers 1869 l’aspect d’une armature métallique faite de demi-cerceaux. Soutenues par la tournure, les robes forment, derrière, un pouf, qui peut être un drapé. Pour sortir, on porte le jour une visite. Ce petit manteau léger emprisonne tout le haut des bras restera, malgré ses contraintes, en vogue jusqu’en 1890. Ces éléments peuvent être réalisés à partir de châles cachemire, dont on commence à se départir. De 1874 à 1876, le pouf tend à disparaître mais la tournure subsiste sous l’aspect d’une queue d’écrevisse. La robe, au corsage ajusté, se dote, elle, d’une petite traîne. De 1877 à 1881, la silhouette devient filiforme, allant même parfois jusqu’à l’abandon de la tournure. Cependant, cette dernière reprend l’offensive, cambrant les reins à angle droit et enflant à tel point qu’on la nomme strapontin, du fait de son système rétractable lorsque que la femme s’assoit. L’intégralité de la période se caractérise par l’emploi d’étoffes riches et très ornées. En 1885, le tailleur anglais Redfern invente le costume-tailleur pour femme. Les bottines noires demeurent de mise en ville et prennent un aspect décolleté pour le soir.

Sous prétexte de correction, les costumes masculins se font de plus en plus sombres et rigides. Avant 1880, jaquette et redingote sont courtes. Après 1880, tous les vêtements se boutonnent très haut sur la poitrine ; le pantalon reste, quand à lui, collant et les lignes s’étriquent. Le jour, le complet-veston s’impose. A partir de 1873, la cravate de ville, jusque-là noire, peut prendre des tons variés.

1889-1907

Les robes du début de la Belle Epoque se caractérisent encore par une taille marquée alors que la tournure disparaît. De 1893 à 1897, la jupe ronde forme une cloche, répondant à d’imposantes manches gigot. En 1898, la ligne sinueuse contemporaine de l’art nouveau, tord le corps féminin en S, jusqu’à ce que le buste se redresse progressivement à partir de 1906. Le corset impose une cambrure drastique alors que la silhouette exige le port d’un aplatisseur de poitrine et d’une petite tournure.

En ville comme en voyage, le complet trois pièces, composé d’un gilet, d’un pantalon étroit et d’un veston paraît incontournable. La tenue de soirée se compose d’un habit noir avec un gilet blanc, alors qu’est porté pour la première fois le smoking. Ce dernier aurait été lancé par le prince de Galles, futur Edouard VII, alors arbitre des élégances.
L’homme ne saurait sortir sans canne, sans son haut de forme ou son chapeau melon. Il arbore également des chaussures basses dotées de boutons.

1907-1914

A partir de 1907, Paul Poiret lance la ligne colonne, à taille haute et à jupe droite, et remplace le corset par une ceinture en gros grain incrustée dans la jupe de la robe. De 1911 à 1914, ce même couturier initie la ligne dite tonneau, teintée d’exotisme et se caractérisant par des hanches larges. On notera également l’emploi sporadique et contesté de la jupe-culotte, elle aussi initiée par Poiret.
Les chapeaux prennent une ampleur considérable à partir de 1907, chargés de fleurs et de plumes, ils seront même interdits dans certains lieux comme les théâtres. L’accessoire indispensable de jour est l’ombrelle alors que le soir, les dames ne sauraient sortir sans éventail.

Durant les années 1907-1914, le costume masculin ne connaît pas de modifications et reste semblable à celui de la période précédente.

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