Alphonse Debain, orfèvre, Théière, Paris, 1900

Argent doré et ivoire
Modèle présenté à l’Exposition universelle de 1900
Acquisition réalisée grâce au soutien de Madame Krystyna Campbell-Pretty et de sa famille, 2021
Inv. 2021.63.1
© Les Arts Décoratifs / photo : Christophe Dellière

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Fils et petit-fils d’orfèvres parisiens établis depuis 1847 rue du Temple, Alphonse Debain fait insculper son poinçon en 1883 et s’installe au 79 rue du Temple où il succède à Philippe Berthier, spécialisé dans la petite orfèvrerie de table et l’orfèvrerie religieuse. Il présente ses premières réalisations à l’Exposition universelle de Paris de 1889 et obtient une médaille d’or pour ses couverts et un service de toilette.

À l’issue de cette exposition, Debain offre à l’Union centrale des arts décoratifs douze fourchettes et cuillers1 qui témoignent de son excellence technique et de la variété de ses modèles. Au Salon de 1898, il présente un bol aux pavots2 en argent dessiné par Auguste Arnoux que l’Ucad achète pour le faire figurer au sein de son pavillon de l’Exposition universelle de 1900.

Membre du jury de l’Exposition de 1900, il est hors concours mais présente ses dernières créations dans lesquelles « l’amour de la nature - et non la mode - l’a conduit à une stylisation de la flore très originale. »3. Une photographie publiée en janvier 1901 dans la Revue de la bijouterie, joaillerie et orfèvrerie montre l’étonnant « meuble-coffre à argenterie » qu’il expose en 1900. Sur les étagères de ce meuble aux lignes sinueuses accentuées, trône la théière proposée en vente, aux côtés de vases, d’une saucière et d’un bassin, tous inspirés par la nature dans leurs formes et leurs ornements.

Démonstration de son savoir-faire et de ses modèles Art nouveau, cette théière en argent doré adopte la forme d’un potiron dont le feuillage compose la prise du couvercle. Reposant sur quatre pieds en ceps de vigne, son bec verseur est un escargot émergeant d’épis de blé tandis que son anse, ponctuée de deux bagues en ivoire pour l’isoler de la chaleur, reprend le motif des peaux de serpent. Décorée sur sa panse de concrétions en argent, la théière semble sortir de terre et ses lignes sinueuses empruntées au végétal rappellent que l’Art nouveau puise ses racines dans le rapport de l’art japonais à la nature tout autant que dans le style rocaille.

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