Cet ensemble en argent et vermeil comprenant une cafetière, une théière, un pot à lait, un sucrier,
un plateau, a été acheté par Louis-Philippe entre 1842 et 1848. Il est conservé dans son coffre en acajou
d’origine aux armes royales.
Jean-Valentin Morel mène, de la Restauration au Second Empire, une carrière exemplaire de maître
orfèvre. En 1842, il s’associe avec Henri Duponchel sous la raison sociale Morel & Cie. La maison
s’impose rapidement comme l’une des plus inventives de Paris avec des petits bijoux sculptés, des
pierres dures montées, des reliures, des accessoires de bal, de l’orfèvrerie de table et des luminaires.
Ce service à thé forme un précieux témoignage de l’excellence technique de la maison Morel & Cie mais
aussi de la nouveauté des formes et des décors à cette époque. Mêlant orientalisme et naturalisme,
ce véritable bijou d’orfèvrerie révèle une veine stylistique méconnue de l’orfèvrerie française sous la
monarchie de Juillet. Sur ces formes orientales, Morel cisèle un décor d’un rare naturalisme, annonçant
presque un demi-siècle avant l’heure, les lignes végétales de l’Art nouveau.
La provenance royale, sa complétude dans son coffre d’origine, la qualité exceptionnelle de sa ciselure
font de ce service à thé une œuvre majeure des arts décoratifs français de la monarchie de Juillet.
Venant enrichir les collections du musée, ce bijou d’orfèvrerie sera dévoilé au public au 4e étage
du musée, dans les salles XIXe du parcours permanent.