Don Michal Batory, 2011

Michal Batory (Lodz (Pologne) 25 août 1959-)
11 affiches et une maquette d’affiche. 2001-2011
Offset couleur et sérigraphie (affiche). H. 1,70 ; l. 1,20
Papier, feutre noir, stylo bille (maquette). H. 0,43 ; l. 0,33
Don Michal Batory
Inventaire 2011.113.1-12
© MAD / photo : Jean Tholance

Diplômé de l’École Nationale des Arts plastiques de Lodz, Michal Batory s’installe à Paris en 1987. En 1994, il commence une collaboration de trois ans avec le Théâtre de la Colline sous la direction de Jorge Lavelli pour lequel il signe l’identité graphique. S’enchaîne ensuite toute une série de commandes issues des plus grandes institutions culturelles comme le théâtre de Chaillot avec lequel il va collaborer de 2001 à 2009. Son vocabulaire plastique s’affiche alors dans les rues de Paris et s’impose plus largement dans la culture visuelle française.

L’art de Michal Batory se situe à la croisée de deux univers artistiques : les affiches polonaises et le Surréalisme. Mais une fois dépassé ce ciment référentiel, ce qui caractérise son langage graphique est qu’il est en lien étroit avec son univers mental fait de rêverie et de poésie, où les éléments les plus simples de son quotidien le plus proche sont métamorphosés en images poétiques. Très souvent ses images reposent sur l’association incongrue de deux objets, ou de deux idées, engendrant la surprise, l’insolite, l’humour, la poésie.

Amélie Gastaut

Coupes sur pied à couvercle, La Coppa dell’ Estetica. France, 2011

Michele de Lucchi (Ferrare, Italie, 1951-)
Manufacture de Sèvres
Cachet de Sèvres et signature de l’artiste
Edition non limitée
Porcelaine de Sèvres émaillée bleu de four et or, pied et bouton de couvercle en laiton doré
H. 0,37 ; Diam. 0,24
Acquis grâce au mécénat de Moët-Hennessy et de la Société d’Organisation Culturelle
Inv. 2011.58.1
© MAD / photo : Jean Tholance

Michele de Lucchi (Ferrare, Italie, 1951-)
Manufacture de Baccarat
Cachet de Baccarat et signature de l’artiste
Edition non limitée
Cristal de Baccarat, pied et bouton de couvercle en laiton doré ; décor taillé à l’intérieur de la coupe
H. 0,37 ; Diam. 0,24
Acquis grâce au mécénat de Moët-Hennessy et de la Société d’Organisation Culturelle
Inv. 2011.59.1
© MAD / photo : Jean Tholance

Deux grandes manufactures françaises, Sèvres-Cité de la Céramique et la Cristallerie de Baccarat ont invité le designer italien Michele de Lucchi à venir explorer leur savoir-faire exceptionnel. Ce créateur s’intéresse depuis de nombreuses années à la relation entre design et artisanat d’art et à la notion renouvelée du luxe. Depuis 1990, il conçoit sous son propre label (Produzione Privata), une gamme de luminaires et d’objets pour la table et le décor domestique, dans une approche de la modernité liée à la ré-interprétation constante des formes du passé. En s’immergeant avec plaisir dans l’histoire respective des deux institutions françaises, il a produit simultanément en cristal et en porcelaine trois modèles de coupes classiques réunies sous l’appellation Le Coppe de la Filosofia. La Coppa dell’ Etica est plate et enflée, la Coppa della Mistica est haute et affinée. La Coppa dell’ Estetica, matrice du projet, constitue la synthèse des deux formes précédentes.

Frédéric Bodet

Meuble Lanaken Inverno, 1995

Ettore Sottsass (1917-2007)
Padouk, hêtre, bouleau, érable, orme, poirier, cyprès, chêne, cerisier, noyer, palissandre
H. 1,42 ; H. avec socle 1,54 ; l. 0,45 ; Pr. 0,45 : H. tiroir 0 ;20 ; Pr. socle 0,12
Don Galerie Yves et Victor Gastou et Andrea Fedeli
Inv. 2011.71.1
© MAD / photo : Jean Tholance

Ettore Sottsass réalise en 1995, 28 projets de marqueterie pour le projet Boscaro, destiné à relancer les techniques artisanales. Les pièces sont exécutées à Florence par l’ébéniste Andrea Fedeli suivant le procédé de l’intarsia. Pour fêter les 25 ans de leur galerie, Yves Gastou et son fils décident de rendre un hommage à Sottsass qui a réalisé en 1985 l’aménagement de la galerie en rééditant en dix exemplaires chacun des meubles de cette collection. L’œuvre donnée au musée est un prototype resté chez Andrea Fedeli. Après avoir remis à l’honneur les lamifiés, Sottsass n’hésite pas à revisiter ici les classiques de l’art italien et, tout en jouant sur les thèmes architecturaux typiques de l’intarsia, il renvoie à d’autres créateurs italiens : Gio Ponti, Piero Fornasetti, Giorgio de Chirico.

Dominique Forest

Trois paires de sandales, 1944

Paire de sandales à semelle plate-forme
Pierre Dunand (1914-1996)
Bois laqué rouge Bénigara et cuir assorti
H. 0,12 ; L. 0,23
Don de Mme Danielle Dunand, 2011
Inv. 2011.64.2.1-2
© MAD / photo : Jean Tholance

En 1944, la pénurie de cuir ayant entraîné l’utilisation du bois pour la fabrication des semelles, Pierre Dunand, fils du célèbre laqueur Jean Dunand (1877-1942), conçoit un type de semelle plate-forme dont la découpe procure une certaine souplesse. « Le talon de la semelle première est monté en porte à faux à une certaine distance au-dessus de l’extrémité correspondante de la semelle proprement dite, de sorte que lesdites extrémités peuvent prendre, pendant la marche, des déformations élastiques » indique le brevet d’invention déposé le 16 mars 1944. Deux prototypes de semelles en bois blancs ont été donnés en 2009 par Danielle Dunand, sa fille. Ces trois paires de souliers, donnés en 2011 permettent d’apprécier l’esthétique des souliers finis. Le bois des semelles présente différents traitements (vernis, noirci ou laqué) et s’associe au cuir ou au textile pour composer des accessoires très raffinés.

Eric Pujalet-Plaà

Seize tenues de prêt-à-porter (prototypes de défilés et de services de presse), issues des collections comprises entre le printemps-été 2008 et le printemps-été 2010

Robe du soir longue en mousseline de soie jaune montée à petits plis rayonnants à partir de l’encolure, bas et traîne appliqués d’un ruché
Collection prêt-à-porter Printemps-été 2008, passage n° 21
Création ayant fait l’objet de nombreuses parutions de presse en pleine page dans Biba, Dazed & Confused, Femina Fashion, Glamour, Jalouse, L’Officiel, Marie-Claire, Madame Figaro, Numéro
Don de la Maison Lanvin, 2011
Inv. 2011.68.1
© MAD / photo : Jean Tholance

Alber Elbaz se définit comme un styliste designer. Son prêt-à-porter se rattache pleinement à la tradition de la maison fondée par Jeanne Lanvin en 1885. Ses créations contemporaines sont les héritières du flou mais ne singent aucune perfection manuelle de la couture : Coupes à cru, effilochures, rangs de fronces, coutures machines et grosses fermetures à glissière contrastent avec la délicatesse des textures (agneau plongé, mousseline et crêpe de soie, satin), et les nuances exquises (émeraude, corail et nuances de gris) semblent empruntées à Vuillard portraiturant Jeanne Lanvin. Ces créations de mode bénéficient d’une grande visibilité dans la presse planétaire témoignant de l’actualité de la griffe parisienne et prolongent aussi l’intimité d’un esprit décoratif que résume Alber Elbaz dans L’Officiel, février 2010 en parlant de Jeanne Lanvin « C’est la première qui a fait du life style ».

Eric Pujalet-Plaà

Vase, 1899

Alphonse-Georges Reyen (actif à Paris entre 1880 et 1909)
Vase. 1899
Signature et date : Reyen 1899
Verre soufflé, multicouche, décor gravé à la roue. H. 0,36 ; D. 0,20
Don Barlach Heuer
Inv. 2011.111.1
© MAD / photo : Jean Tholance

Collaborateur du marchand-éditeur F.-E. Rousseau (1827-1891), A.-G. Reyen est au nombre des graveurs sur verre les plus expérimentés de cet atelier parisien dont les productions sont contemporaines de celles de l’Ecole de Nancy. Ses présentations sont remarquées lors de l’exposition de l’UCAD en 1884, et de 1893 à 1909, il expose en indépendant au sein de la section Objets d’Art du salon de la Société Nationale des Beaux Arts. Ce vase à décor d’iris, de bleuets, d’ancolies et de papillons est présenté au salon de 1899. Il est gravé avec un style très personnel et extraordinairement maîtrisé, magnifié par une polychromie, à la fois vive et intense. Par cette entrée qui vient compléter les trois achats historiques du musée en 1893 et 1894, le Musée des Arts Décoratifs réunit une collection unique et datée posant un premier jalon dans la connaissance de l’évolution stylistique et technique d’une œuvre rare dont seul une trentaine de modèles ont à ce jour été répertoriés.

Véronique Ayroles

Vase Lis, vers 1898/1899

Cristallerie Daum
Vase Lis, vers 1898/1899
Signature : Daum [croix de Lorraine] Nancy (sous le pied)
Verre soufflé, multicouche, décor gravé à la roue. H. 0,19 ; D. 0,12
Don Barlach Heuer
Inv. 2011.111.2
© MAD / photo : Jean Tholance

D’une qualité de gravure à la roue exceptionnelle, ce vase de Daum s’inscrit dans la lignée des pièces présentées aux expositions de prestige. Son très spectaculaire motif floral, un lys largement épanoui couvre pratiquement toute la face du vase suivant un principe ornemental qui se répand autour de 1900. Il est complété par deux boutons plus ou moins ouverts au revers, reprenant le thème inauguré par Emile Gallé de la vie de la plante, de sa naissance à sa mort. Le fond dit « martelé », surtout développé par Daum, avec ces facettes irrégulières gravées à la roue évoquent le travail du métal. Cette œuvre, probablement unique, vient enrichir l’importante collection réunie par le Musée des Arts Décoratifs depuis 1894 : entre pièces de prestige à partir desquelles Daum s’est fait connaître internationalement et pièces de série qui représentent une part importante de son activité.

Jean-Luc Olivié

Cristallerie Daum, vase Lis, vers 1898 /1899, signature : Daum [croix de Lorraine] Nancy (sous le pied). Verre soufflé, multicouche, décor gravé à la roue. H. 0,19 ; D. 0,12. Don Barlach Heuer. Inv. 2011.111.2 © MAD / photo : Jean Tholance

Sculpture, 1964

Maté Lapierre (née en 1924)
Sculpture, 1964
Signature et date à la pointe : Maté Lapierre 1964
Cristal modelé à chaud, taillé à la roue et collé
H. 0,59 ; L. 0,29 ; P. 0,16
Don Barlach Heuer
Inv. 2011.111.3
© MAD / photo : Jean Tholance

Formée aux Beaux-Arts à Paris pendant la guerre, Maté Lapierre fut la collaboratrice de Robert Schneider (1917-2000) pour la création des modèles de la cristallerie de 1954 à 1960, à l’époque où la manufacture se consacre surtout au cristal transparent. Elle est alors la seule femme de sa génération et une des premières en France à intégrer le milieu extrêmement masculin des créateurs verriers. Après cette expérience, elle collabore, entre 1960 et 1966 – par l’entremise du verrier André Thuret (1898-1960) -, avec les établissements « Jérôme et Bonnefoy et Cie, cristalleries de Courbevoie », spécialisés dans la fabrication d’ampoules mais qui développent alors un secteur cristal-décoration. C’est avec la matière première de cette manufacture qu’elle continue à créer quelques pièces uniques en cristal massif modelé à chaud, taillé et parfois collé, comme c’est le cas avec cette sculpture datée 1964.

Jean-Luc Olivié

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Paire de pyrogènes, vers 1845

Maison Giroux (attribué à)
Paire de pyrogènes, vers 1845
Bronze patiné, bronze doré
H. 0,33 ; L. 0,28 ; P. 0,205. Achat
Inventaire 2011.99.1.1-2
© MAD / photo : Jean Tholance

Il s’agit d’une paire de pyrogènes, objets masculins typiques du XIXe siècle, servant à allumer pipes et cigares. Ce modèle, de style Renaissance, se compose de deux diablotins à ailes de chauve-souris qui tiennent dans leurs mains un réceptacle à allumettes tandis que le dessus de leurs ailes sert de grattoir. Un petit tuyau caché dans la bouche des diablotins et relié à un réservoir permettait d’alimenter une flamme ou une fumée d’encens. Un dessin très proche, provenant de L’Album de la Maison Giroux exécuté dans les années 1845 (conservé au MAD), montre en effet une fumée sortant de la bouche des deux diablotins. Les premières allumettes à friction, commercialisées vers 1827 par Samuel Jones sous le nom de Prometheans, Vesuvians ou Lucifers, dégageaient une odeur fort désagréable, que la fumée d’encens permettait de combattre.

La maison Giroux, a connu un succès vif succès au XIXe siècle, diffusant le nouveau goût pour bibelots et objets de curiosité.

Odile Nouvel-Kammerer

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