Si vous souhaitez utiliser ce visuel, veuillez contacter la photothèque
Cette toile que le peintre présenta au salon de 1804 lui valut une médaille d’or. L’artiste nous fait pénétrer dans l’intimité de l’atelier de l’un des plus grands sculpteurs du XVIIIe siècle : Jean-Antoine Houdon (1741-1828). Agé d’une soixantaine d’années, le sculpteur est au sommet de sa gloire. Il avait sculpté une galerie impressionnante de célébrités de l’Ancien Régime et de la Révolution et fait partie des artistes désignés comme membre de l’Institut dès sa création en 1795. Ce tableau traduit un triple sujet : la représentation d’un atelier d’artiste, la mise en valeur de la pratique d’un sculpteur et le portrait d’une famille. L’atelier est celui qu’Houdon occupait au rez-de-chaussée du palais des Beaux-Arts, ancien collège des Quatre-Nations, notre actuel siège de l’Institut. L’artiste est entouré par nombre de ses œuvres en majorité identifiables. Il est représenté au centre de la toile achevant le modelage du buste du mathématicien Laplace (1749-1827) que vous pouvez apprécier aux côtés du tableau. Assise au premier plan, son épouse et derrière elle, leurs trois filles Sabine, Anne-Ange et Claudine.
C’est au collectionneur Emile Peyre, l’un des principaux donateurs du musée, que nous devons de pouvoir présenter côte à côte le tableau du peintre Louis Boilly représentant le sculpteur Jean-Antoine Houdon modelant le buste de Laplace dans son atelier et le buste lui-même. Pierre-Simon Laplace (1749-1827) était astronome et mathématicien. Il contribua à faire avancer les connaissances en matière de mécanique céleste ce qui lui valut la réputation de Newton français.
Contrairement aux portraits d’autres savants que réalisa Houdon celui-ci témoigne d’un côté conservateur sans doute voulu par le modèle. Laplace s’est fait représenter en perruque avec les cheveux tirés en arrière et noués sur la nuque. Il porte une veste et un gilet à hauts cols ainsi qu’une cravate nouée au cou. Houdon a su rendre avec brio grâce au modelé sensible des yeux et aux lèvres écartées toute l’intelligence qui émane du modèle.
Ce groupe en biscuit de porcelaine dure fut réalisé à la manufacture de Locré à Paris, une des premières manufactures de porcelaine dure de la capitale employant du kaolin dans la constitution de sa pâte.
Le biscuit est une porcelaine sans émaillage cuite à très haute température, entre 1200 et 1400 degrés.
Les thèmes issus des mythologies grecque et romaine sont alors courants dans la petite statuaire. Castor et Pollux, appelés également les Dioscures, sont les avatars grecs de la figure indo-européenne des dieux jumeaux.
Les quatorze peintures accrochées aux murs du salon Talairac appartiennent toutes à la seconde moitié du XVIIIe siècle et se veulent le reflet d’un cabinet de collectionneur de la fin de l’Ancien Régime où le goût pour les petits maîtres est fort apprécié. Portraits, scènes de genre, paysages voisinent avec des compositions plus ambitieuses de peinture d’histoire. Les toiles d’Hubert Robert le Génie du tombeau et de Claude-Louis Chatelet le parc d’Ermenonville annoncent le courant romantique qui se déploiera au siècle suivant. Les peintures d’histoire de Gaspare Diziani la femme de Darius aux pieds d’Alexandre et de François-Guillaume Ménageot piété filiale de Cléobis et Biton puisent leur origine dans la mythologie et l’histoire grecque. A ces deux tableaux répondent des petites toiles en grisailles dépeignant des jeux d’enfants à la manière de bas-reliefs à l’antique.