Les livres illustrés japonais dans les fonds de la bibliothèque
Katsushika Hokusai, « La manga » (5e volume), 1835
Les premiers ouvrages entrés dans les collections étaient destinés à servir de modèles aux artistes et artisans fréquentant la bibliothèque. Certains d’entre eux sont des livres illustrés par Hokusaï, grand maître de l’estampe japonaise. Dans son œuvre intitulée La manga, il propose à ses élèves un ensemble de dessins présentant des motifs variés : objets du quotidien, outils, animaux, personnes... Dans le 5e volume, il montre la manière de composer un paysage avec des éléments architecturaux comme le torii vermillon présent à l’entrée des sanctuaires shintoïstes.
Katsushika Hokusai, « Cent vues du mont Fuji », 1875, réédition de l’édition de 1834
Hokusaï est aussi connu comme l’un des grands maîtres de l’estampe de paysage. En 1834, dans Cent vues du mont Fuji, il explore les différentes périodes du Japon à partir de ce même motif.
Ce premier noyau est par la suite enrichi dès mars 1891 par l’achat de 12 ouvrages lors de la vente de la collection de Philippe Burty, l’un des premiers collectionneurs d’art japonais puis par un don en 1892 d’Alfred de Champeaux, le conservateur de la bibliothèque. D’autres dons et achats ont progressivement complété les collections, apportant de nouveaux modèles ou connaissances sur le Japon.
Utagawa Hiroshige III, « Les endroits célèbres du Japon moderne », 1874
Les artistes japonais puisent leur inspiration dans différents modèles. Ceux de la nature et des saisons ont une place importante dans les Yamato-e (大和絵), les peintures à la japonaise, terme employé par opposition aux kara-e (唐絵), les peintures à la chinoise. En comparaison, dans la deuxième partie du XIXe siècle, après la restauration de l’ère Meiji (1868-1912), les gravures traitent davantage de la modernisation de la société japonaise : Utagawa Hiroshige III met en scène dans « Les endroits célèbres du Japon moderne », des bâtiments nouvellement construits.
Itou Seisai, « Gravures de printemps et d’automne », 1881
Le fonds japonais fut sensiblement accru entre 1907 et 1912 par le don par Robert Lebaudy de 263 ouvrages et 587 estampes provenant de la collection d’Emmanuel Tronquois, constituée par ce japonisant lors de ses séjours à Tokyo, de 1894 à 1904 puis de 1906 à 1910. Elle retrace l’histoire de la contribution des peintres japonais à l’art du livre dans le Japon de l’époque d’Edo (1603-1867) et comprend aussi bien des livres de Nishikawa Sukenobu, peintre du XVIIIe s. renommé pour la qualité et la quantité de ses illustrations, que des yakusha-e (estampes d’acteurs) de la fin du XIXe s., tels que les Dessins d’intermèdes kyōgen accompagnant les pièces du No.
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Auteur inconnu, « Dessins d’intermèdes kyōgen accompagnant les pièces du Nō »
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Nishikawa hinagata, Modèles de robes et fukusa, 1718
Les estampes japonaises dans la collection iconographique Maciet
Entre 1892 et 1903 Jules Maciet donne plusieurs milliers d’images provenant de livres illustrés japonais. Il les colle dans les albums des séries « Tissus. Orient. Japon », « Étoffes. Broderies. Japon », « Éventails. Orient »…
À la suite de l’ouverture du Japon, les gravures japonaises ont connu un grand succès auprès des artistes occidentaux. Dans la collection iconographique ont été rassemblées pour leur servir de source d’inspiration de nombreuses estampes signées par les artistes membres de l’école Utagawa (歌川派), dominante dans les dernières années de l’époque d’Edo jusqu’à la fin de l’ère Meiji.
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Album Maciet « Étoffes. Broderies. Japon »
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Utagawa Kunisada I, « Vendeur de poissons rouges », 1864
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Album Maciet « Tissus. Orient. Japon »